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25 avril 2022

Suivi hebdo du 19 au 22 avril 2022 : EDF, de nouveaux réacteurs concernés par la corrosion

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Électricité

Le BL CAL 2023 a ouvert mardi 19 avril au prix de 232,55 €/MWh pour fermer vendredi 22 avril à 258,35 €/MWh, soit une hausse de 11,09 %.

Le prix du BL CAL 2023 est passé, mardi dernier, à 232,48 €. Le prix a rebondi mercredi à 243,50 €/MWh, puis, a continué son ascension jusqu’à atteindre, vendredi, un prix de 258,35 €/MWh.

La baisse de mardi s’explique par les prévisions météorologiques baissières ainsi que les prix du gaz ouvrant la séance en baisse. Mercredi, les prix de l’électricité ont suivi ceux du carbone et du charbon. Jeudi, la hausse s’explique par celle du gaz et l’affaiblissement de l’offre norvégienne en raison de la maintenance planifiée et des préoccupations concernant l’avenir des importations du gaz russe vers l’Europe. La poursuite de la hausse jusqu’à vendredi peut s’expliquer par la situation du nucléaire français et les inquiétudes concernant une éventuelle corrosion sous contrainte sur les réacteurs de 900 MW d’EDF.

Gaz

 

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert mardi 19 avril au prix de 78,51 €/MWh pour fermer vendredi 22 avril à 81,90 €/MWh, soit une hausse de 4,32 %.

Le TTF CAL 2023 a démarré la semaine avec une baisse de prix, passant de 78,51 €/MWh à 78,17 €/MWh. Le prix a augmenté mercredi en passant à 80,70 €/MWh, puis passant, jeudi, à 84,61 € avant de baisser à 81,90 €/MWh, vendredi 22 avril.

La semaine a commencé avec un léger affaiblissement des flux russes alors que ceux norvégiens ont faiblement augmenté. Les prix du gaz ont suivi une tendance haussière mercredi, à la suite de la baisse des flux norvégiens en raison de la maintenance prévue au champ gazier de Troll ainsi qu’à l’usine de traitement de Kollsnes. Les flux russes ont, de leur côté, légèrement augmenté. L’Asie affiche une augmentation des prix au comptant du JKM de 1,70 %.

L’augmentation des prix du gaz jeudi était soutenue par la baisse de l’offre des gazoducs. En effet, les débits norvégiens se sont à nouveau affaiblis. La raison ? Une panne supplémentaire (imprévue) à Kollsnes. Pour ne rien arranger à la situation, la fin de la maintenance a été repoussée du 23 au 26 avril. Les flux russes étaient, quant à eux, presque stables.

 

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Les faits marquants de la semaine

L’état des centrales nucléaires d’EDF n’est pas rassurant

Les actualités de la semaine dernière se concentrent sur :

  • La possible corrosion de nouveaux réacteurs des centrales EDF ;
  • L’Allemagne indépendante du pétrole russe d’ici la fin de l’année 2022 et poursuit sa course à l’importation de GNL ;
  • Le Kremlin maintient son calendrier pour le paiement de son gaz en roubles.

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 19 avril, bonne lecture.

Un phénomène de corrosion sur d’autres réacteurs d’EDF ?

Certaines indications, présentées dans une note d’information publiée par le groupe français le 14 avril, apportent à notre connaissance le fait que de nouveaux réacteurs rencontreraient le même problème de corrosion identifié pour la première fois fin 2021. Ces problèmes ont été détectés sur des portions de tuyauteries des réacteurs de Chinon B3, Cattenom 3 ainsi que Flamanville 2.

Julien Collet, le directeur général adjoint de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a déclaré au journal « Les Echos » qu’ »à Chinon, le contrôle par ultrasons a mis en évidence un doute. Pour autant, nous ne pouvons pas encore dire s’il y a fissure ou pas ». C’est désormais à EDF d’effectuer toutes les vérifications en laboratoire, en démontant ces portions de tuyau afin de confirmer ou non le phénomène de corrosion sous contrainte et si oui, de quelle taille sont ces fissures.

Pour le moment, EDF n’a pas mis à jour ses prévisions de production, ce qu’ils avaient fait en février. Cette nouvelle laisse craindre sur la capacité d’EDF, non seulement à assurer ses capacités actuelles mais à assurer les fortes ambitions nucléaires du président Macron.

L’Allemagne, indépendante du pétrole russe d’ici la fin de l’année et poursuit sa course au GNL

C’est ce qu’a annoncé la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, le 20 avril à Riga en Lettonie. « Je le dis clairement ici : oui, l’Allemagne aussi est prête à se passer des importations d’énergie russe ». L’Allemagne apporte la promesse de mettre fin aux importations de pétrole russe pour la fin de l’année 2022 et annonce l’arrivée d’un embargo sur le gaz.

L’Allemagne va donc réduire de moitié ses importations de pétrole russe pour l’été et y mettra un terme en fin de cette année.

L’indépendance énergétique n’est pas chose aisée. En effet, l’Allemagne travaille toujours à l’augmentation de ses importations de GNL pour remplacer les flux russes avec :

  • Deux projets de terminaux GNL : un dans le port de la mer du Nord de Wilhelmshaven et l’autre à Brunsbüttel (près de Hambourg) ;
  • La sécurisation de l’approvisionnement : engagement de dépense de 1,5 milliard d’euros.

Seulement, les délais semblent difficiles à respecter puisqu’il faut 2 à 3 ans pour construire un terminal de regazéification. De plus, trouver les quantités nécessaires ne semble pas évident à en juger le dernier voyage de Habeck au Qatar sans contrat de volume supplémentaire signé. En attendant, l’Allemagne compte sur les unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) pour faciliter ses petites importations de GNL.

Le Kremlin maintien son calendrier concernant son ultimatum des paiements du gaz en roubles

« Il est encore temps pour les pays « inamicaux » de passer aux paiements du gaz en roubles qui arrivent à échéance en mai » C’est ce qu’a déclaré, vendredi dernier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il n’y a donc pas de changement au calendrier initialement indiqué.

Le porte parole russe a ajouté que tous les délais de paiement étaient définis dans le décret présidentiel de Poutine fin mars. Lorsque nous vous faisions part, dans une précédente note de marché, de cette volonté de Poutine, nous vous indiquions que cela était considéré comme une rupture de contrat et que les banques et pays concernés refusaient cette demande.