Voici les faits qui ont marqué la semaine du 12 au 16 février 2024
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- Une année 2023 de possible sortie de crise pour EDF ;
- La taxation de l’électricité en discussion au niveau européen ;
- Un record de PPA annoncés en Europe en 2023.
Une année 2023 de sortie de crise pour EDF ?
Les années se suivent et ne se ressemblent pas vraiment pour l’énergéticien français. La semaine dernière, EDF a présenté les résultats d’une année 2023 très largement positive. Ainsi, l’entreprise affiche un bénéfice net d’environ 10 milliards d’euros, soit près du double du précédent record de 5,6 milliards en 2006 et 2007.
Cela s’explique en particulier par la nette reprise de la production nucléaire (+ 40 TWh) et par des prix de l’électricité qui étaient encore haut lors de la fin progressive du bouclier tarifaire. Pour le PDG d’EDF Luc Rémont, « ces résultats solides permettent à EDF d’être au rendez-vous de ses objectifs financiers et de réduire sa dette financière ».
Cependant, alors que l’État est revenu à 100 % du capital de l’entreprise, ce montant ne vient pas effacer d’un coup les dettes accumulées ces dernières années (estimées à 54,4 milliards d’euros désormais). Les prochaines années devraient représenter un grand défi pour EDF, entre la relance de la filière nucléaire souhaitée par l’État (EDF n’ayant d’ailleurs pas encore retrouvé son ancien niveau de production), l’intégration du nouveau mécanisme qui doit succéder à l’Arenh, les investissements nécessaires pour accompagner la transition énergétique – aussi bien au niveau de la production que du transport –, sans oublier le nœud d’Hinkley Point à démêler.
Enfin, l’électricien s’attend à des résultats moins probants pour 2024 avec la baisse des prix sur le marché de gros, même s’il espère compenser par une meilleure production de son parc nucléaire historique… et le lancement potentiel de l’EPR de Flamanville dans les prochaines semaines.
La taxation de l’électricité en discussion au niveau européen
Depuis l’annonce d’un retour de l’accise sur l’électricité au 1er février 2024 (passée pour les entreprises de 0,5 €/MWh à 20,5 €/MWh), la question de la taxation de la consommation finale d’électricité pose question. Et c’est le cas aussi bien au niveau français qu’au niveau européen.
Partout, le paradoxe est le même : l’électrification s’annonce nécessaire pour décarboner vite la consommation d’énergie ; or, l’électricité est davantage taxée que les autres sources d’énergie (gaz, pétrole, charbon, etc.). Selon une note de l’Union française de l’électricité, l’essence serait jusqu’à 4 fois moins taxée que l’électricité… et le gaz jusqu’à 9 % moins ! Dès lors, les professionnels du secteur et quelques alliances stratégiques s’organisent pour essayer d’aboutir à une réglementation européenne plus favorable à l’électricité décarbonée (voire à l’électricité tout court).
Ainsi, la présidence belge de l’Union préparerait une proposition à déposer avant la fin février. Mais elle nécessitera l’unanimité des pays membres pour être adoptée… et l’approche des élections européennes pourrait donc retarder la mise à l’étude d’une telle directive.
Record de PPA pour l’Europe en 2023
À l’heure des bilans, la tendance positive enregistrée par les PPA (contrats d’achat d’énergie en direct auprès d’un producteur) en Europe se confirme. Comme le montre la plateforme Re-source, 2023 signe un record pour ces contrats longue durée avec 10,4 GW totalisés, après une année 2022 en léger reflux à 6,7 GW. Cet appétit pour ce type de contrat et sa promesse de décarbonation est surtout porté par l’Espagne et l’Allemagne, à l’origine de 50 % du volume des PPA.
L’étude de Re-source permet aussi de souligner que les PPA tendent à se démocratiser. Ils émergent dans de nouveaux pays comme la Hongrie, la Slovénie et le Portugal.
Enfin, la France se classe assez haut dans le classement des PPA annoncés avec un total de 0,78 GW, soit la troisième position du continent.