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24 janvier 2022

Suivi hebdo du 17 au 21 janvier 2022 : toujours pas de gaz dans Nord Stream 2

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Électricité

Lundi 17 janvier, le BL CAL 2023 a ouvert à un prix de 128,26 €/MWh pour finir vendredi 21 janvier à 131,34 €/MWh, soit une hausse de 2,40%.

Dans la journée du lundi 17 janvier, le prix du CAL 2023 est passé de 128,26 €/MWh (au matin) à 123,97 €/MWh (au soir), soit une baisse de 3,34%.

C’est la baisse des prix du gaz et du carbone qui pousse les prix de l’électricité à la baisse.

À partir de mardi, les prix de l’électricité ont connu une hausse. En cause : les prix de l’électricité sont corrélés à ceux du CO2. En effet, ces derniers ont connu un rebondissement mardi mais ont baissé mercredi à la suite de la diminution des prix du gaz. Les prix du CO2 ont aussi été affectés par la baisse des prix du pétrole et la chute des actions.

Gaz

Le prix TTF CAL 2023 est passé de 44,30€/MWh lundi 17 janvier à un prix de 44,68 €/MWh vendredi 21 janvier, soit une hausse 0,86%.

La faiblesse des prix JKM en Asie entraîne une offre GNL élevée en Europe. Les prix se sont affaiblis malgré la baisse de l’offre norvégienne et le fait que Gazprom n’ait réservé aucune capacité de transport supplémentaire lors des enchères mensuelles qui se sont déroulées lundi dernier.

Conséquences : le prix du TTF 2023 est passé de 44,30 €/MWh à 43,36 €/MWh lundi, soit une baisse de 2,12%.

Les prix ont suivi une tendance haussière mardi pour deux raisons :

Une hausse des prix JKM en Asie ;
Une baisse supplémentaire de l’offre norvégienne à la suite d’une panne imprévue à l’usine de traitement de gaz de Kollsnes.
Mercredi, les prix ont diminué à la suite de la baisse des prix JKM et du rebondissement de l’offre norvégienne (correction des pannes).

La semaine se termine avec des prix à la hausse en dépit de la baisse des prix JKM et du rebondissement des flux de gaz vers l’Europe. En effet, le marché semble ne pas oublier les faibles niveaux de stockages de gaz (remplis à 43% en moyenne, contre 57% en 2021 et 77% en 2020).

Drivers

Les faits marquants de la semaine

Nord Stream 2 : le gaz n’est toujours pas dans les tuyaux

Nord Stream 2 AG, l’opérateur du gazoduc basé en Suisse, indiquait à l’agence de presse russe TASS, qu’il « applique les efforts requis pour assurer la conformité aux règles applicables et aux exigences réglementaires ».

La construction du gazoduc s’est terminée en septembre 2021. L’opérateur doit obtenir l’approbation du régulateur allemand pour commencer à pomper du gaz. Les informations de cette dernière semaine ne semblent pas indiquer une rapide mise en fonction de NS2.

 

La Russie souhaite une dépolitisation du débat

« La procédure de sa certification (…) ne doit pas être artificiellement retardée ou politisée. Au contraire, elle doit être menée dans le strict respect de la réglementation en vigueur » a déclaré Sergueï Lavrov, Ministre des affaires étrangères russe en tout début de semaine dernière.

Le Kremlin indique par ailleurs que l’inactivité de Nord Stream 2 est mauvaise pour les consommateurs de gaz ainsi que pour l’économie, particulièrement en période de crise de la COVID 19.

 

Les Etats-Unis affirment à nouveau leur opposition au projet NS2

Avec la forte présence militaire russe à la frontière de l’Ukraine, les Etats-Unis voient l’aboutissement de NS2 comme une menace sur l’indépendance de l’Europe face à une éventuelle invasion de l’Ukraine par la Russie.

La sénatrice Patty Murray (D-WA) qui avait voté contre le projet de loi Nord Stream 2 du sénateur Ted Cruz (R-TX) s’est expliquée la semaine dernière en disant que « ce projet de loi nuirait à notre capacité à prévenir de la violence et de l’agression russe en sapant les négociations du président Biden ».

Elle poursuit en indiquant que les Démocrates ont « de meilleures propositions sur la table qui empêcherait la Russie d’achever NS2 et de l’utiliser comme arme contre les partenaires européens et de faire comprendre à Poutine que l’agression en Ukraine aura de graves répercussions ».

Le message est clair : les Etats-Unis sont prêts à imposer des conséquences dévastatrices à Poutine et à l’économie russe en cas d’attaque de l’Ukraine.

 

L’Allemagne : entre certification et positionnement géopolitique 

Dans un contexte de changement de gouvernement, le gazoduc controversé ne peut toujours pas être certifié car non conforme à la réglementation européenne en matière d’énergie. En parallèle, l’administration Scholz maintient son positionnement face à l’escalade de la présence russe à la frontière ukrainienne.  

La ministre allemande des affaires étrangères Baerbock menace : « si l’énergie est utilisée comme une arme, cela aura des conséquences pour Nord Stream 2 ».

De son côté, le ministre allemand de l’économie Robert Habeck juge les possibilités d’intervention de l’Etat pour augmenter le stockage et les retraits sont limitées. « Ce n’est pas satisfaisant et le dernier mot n’a pas été prononcé », a-t-il déclaré.