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22 novembre 2021

Suivi hebdo du 15 au 19 novembre : La suspension de la NS2 a fait monter le marché

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Gaz

Le prix du TTF 2022 est passé de 48 €/MWh lundi matin à 52,61 €/MWh vendredi soir, soit une hausse de 9,61 %.

La semaine a été de nouveau très volatile. La hausse reste fortement liée aux stockages européens qui ne disposent pas de volumes répondant aux demandes de cet hiver.

En supplément, le processus de certification de Nord Steam 2 a été suspendu par le régulateur allemand. Le faible approvisionnement n’a pas aidé à détendre les prix. En effet, cette semaine encore, aucune capacité supplémentaire n’a été enregistrée. Le marché s’est détendu vers la fin de la semaine lors de l’annonce de nouveaux confinements en Europe.

Électricité

Le Baseload CAL 2022 a ouvert à 123,81 €/MWh lundi matin pour finir à 146 €/MWh vendredi soir, soit une hausse de 17,92 %.

Les raisons de cette forte hausse sont principalement l’incertitude concernant l’approvisionnement Russe et la hausse des prix des émissions de CO2 qui ont connu un nouveau record, atteignant les 69,36 €/t.

Par ailleurs, les membres de l’OPEP+ ne veulent pas augmenter leur production. Les Etats-Unis envisagent donc d’avoir recours aux réserves stratégiques de pétrole pour faire baisser le prix. Un baril de Brent s’échange actuellement autour des 79 $/b.

Drivers

Les faits marquants de la semaine

L’Allemagne suspend la certification de Nord Stream 2

L’Agence fédérale des réseaux (BNetzA) a suspendu la certification du gazoduc Nord Stream 2 de 11 milliards de dollars, destinée à transporter le gaz russe vers l’Europe via la mer Baltique.

Cette décision pourrait retarder le feu vert très attendu de l’agence puisque la certification est l’une des ultimes étapes avant la mise en service du pipeline qui permettra au gaz russe de circuler dans le réseau européen.

Le régulateur allemand a déclaré qu’il ne pouvait pas procéder à la certification du gazoduc car Nord Stream 2 AG. La société contrôlée par Gazprom et propriétaire du gazoduc, est enregistrée en Suisse et non en Allemagne. La certification de Nord Stream 2 « n’est possible que si l’opérateur est organisé sous une forme juridique de droit allemand », a écrit l’Agence fédérale des réseaux ce même mardi.

Le consortium a accepté de créer une filiale allemande pour gérer la partie allemande du gazoduc. Néanmoins, la procédure de certification restera suspendue jusqu’à ce que les principaux actifs et ressources humaines aient été transférés à la filiale.

Le nouveau gazoduc NS2, longe la liaison gazière Nord Stream existante. Une fois lancés, les deux gazoducs pourraient représenter 60 % des exportations de gaz de la Russie vers l’Europe.

Les prix au comptant du gaz en Europe ont bondi de 6 % supplémentaires et le cours de l’action Gazprom a chuté de 2% à la suite de cette nouvelle.

La Maison Blanche déclare que l’OPEP+ doit assurer un approvisionnement adéquat en pétrole

La Maison Blanche a de nouveau pressé vendredi le groupe de producteurs de l’OPEP de maintenir un approvisionnement mondial adéquat, quelques jours après des discussions entre les États-Unis et certaines des plus grandes économies du monde sur la possibilité de libérer du pétrole des réserves stratégiques pour réprimer les prix élevés de l’énergie.

Pendant des semaines, la Maison Blanche et les responsables de l’administration ont exhorté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, à accélérer les augmentations de production pour satisfaire la demande, alors que l’économie mondiale rebondit des profondeurs de la pandémie.

Après que ces appels ont été repoussés, l’administration Biden a élaboré un plan différent pour continuer à faire pression sur l’OPEP + avant sa réunion du 2 décembre sur la politique de production de pétrole.

Des responsables de l’administration, dont le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le conseiller principal pour la sécurité énergétique Amos Hochstein, et le conseiller économique de la Maison Blanche Brian Deese, ont fait appel à certains de leurs alliés, (Japon, Corée du Sud, Chine et Inde) pour envisager une libération conjointe de réserves d’urgence.

Ces pays et les États-Unis sont les cinq plus grands importateurs de pétrole au monde. Cette décision pourrait constituer un signal puissant sur l’unité de la nation consommateur et sur les prix mondiaux de l’énergie. Si ces actions sont suivies, cela pourrait faire baisser les prix, du moins à court terme, selon les analystes.

« La stratégie ici semble être non seulement une réponse au rejet présumé des demandes présidentielles, mais aussi une menace délibérée », a déclaré Kevin Book, analyste du groupe de recherche non partisan ClearView Energy Partners.

L’OPEP+ a déclaré qu’elle avait l’intention de s’en tenir aux plans d’augmentation progressive de la production d’environ 400 000 barils par jour chaque mois. Une source de l’OPEP+ a déclaré que la décision des États-Unis était un moyen désespéré de défier le groupe, déclarant : « Les cas de COVID augmentent et de nouvelles mesures de confinement seront sûrement imposées qui réduiront la demande de pétrole ».

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés ont déclaré que la reprise économique mondiale est fragile. Cette semaine, le secrétaire général Mohammad Barkindo a déclaré que l’OPEP s’attend à ce qu’un excédent d’approvisionnement en pétrole commence à se constituer le mois prochain.

Le brut de référence international Brent était en baisse de 3,99%% vendredi à 78,89 $ le baril, le plus bas depuis début octobre. Le marché s’affaiblit car les investisseurs anticipent une augmentation de l’offre mondiale.

L’OPEP+ prévoit de se réunir le 2 décembre. Le groupe a augmenté sa production de 400 000 barils par jour (bpj) par mois, annulant progressivement les réductions de production record effectuées en 2020 lorsque la pandémie a dissipé la demande de carburant.