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8 février 2022

Suivi hebdo du 31 janvier au 4 février 2022 : l’IEA projette une baisse de la demande en gaz pour cette année

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Électricité

Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 31 janvier à un prix de 155,10 €/MWh et s’est clôturé vendredi 4 février à 153,07 €/MWh, soit une baisse de 1,31%.

Dès lundi, les prix européens de l’électricité ont suivi les pertes de ceux du gaz naturel et du charbon. La tendance baissière s’est poursuivie mardi, toujours sous la pression de la baisse des prix du gaz.

Ce même jour, le déroulement d’une enchère annuelle a provoqué une hausse des prix du CO2.

Mercredi, les prix de l’EUA ont atteint un nouveau record de 94,63€/t. Ce pic s’est produit lors de la présentation du rapport sur la proposition du CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism) au Parlement européen. Le CBAM vise à remplacer l’allocation gratuite de quotas aux secteurs industriels dans le cadre du SEQE de l’UE par une taxe sur la teneur en carbone des importations de fer et d’acier, de produits chimiques, de ciment et d’électricité.

Les prix de l’électricité ont suivi les mouvements haussiers des prix du gaz et de l’EUA sur la courbe. Le prix du Brent est stable au-dessus de 89 $/b. L’OPEP a confirmé que le quota de production de l’OPEP+ serait augmenté de 400 kb/j en mars. Comme prévu, le marché est resté méfiant à l’égard des difficultés rencontrées par de nombreux États membres à respecter les quotas existants.

Jeudi, la disponibilité nucléaire n’a pas pu dépasser 50 GW. Ceci est dû au retard du démarrage du réacteur Dampierre 1 décalé au 5 février.

Vendredi enfin, les prix de CO2 ont atteint de nouveaux records : 96,45€/t.

Gaz

Lundi 31 janvier, le prix TTF CAL 2023 a ouvert à 56,25€/MWh et fermé vendredi 4 février au prix de 54,63 €/MWh, soit une baisse de 2,89%.

En tout début de semaine, nous attribuons cette baisse aux perspectives météorologiques douces et venteuses prévues sur les jours suivants.

Mardi, les nominations de gaz russe sont à la hausse et correspondent à la capacité réservée par Gazprom pour le gazoduc NordStream 1. Cela poursuit la baisse des prix.

Les importations de gaz russe ont baissé mercredi. S’ajoute à cela une révision à la baisse des prévisions de températures pour la fin de la semaine, ce qui pourrait remonter les prix de gaz. Les Etats-Unis annoncent le déploiement de 3000 soldats en Pologne, en Allemagne et en Roumanie pour renforcer les défenses de l’OTAN en Europe. Cela a renforcé les craintes du marché concernant le conflit russo-ukrainien et donc l’augmentation des prix du gaz.

La semaine se poursuit sans qu’une bonne nouvelle permette une baisse du marché. Les prévisions de baisse des températures ainsi que la baisse des importations de gaz russe continuent à pousser le marché à la hausse.

Vendredi, Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendrait en Russie et en Ukraine respectivement le 7 et le 8 février après plusieurs appels téléphoniques avec Poutine et Zelensky. Le but ? Trouver une issue pacifique à la crise. Le marché a continué sa tendance haussière malgré cette annonce.

Drivers

Les faits marquants de la semaine

Prévisions de l’IEA: la demande de gaz devrait baisser cette année

La semaine dernière a été l’occasion pour l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) de s’exprimer sur sa prévision quant à la demande de gaz en Asie et en Europe. Alors que la croissance de la demande asiatique pourrait ralentir, l’Europe serait, elle, moins demandeuse en 2022. Voici quelques précisions pour en expliquer les raisons.

 

Pourquoi la demande européenne en gaz devrait baisser en 2022 ? 

L’année dernière, la consommation européenne de gaz avait augmenté d’environ 5,5% pour atteindre 552 milliards de mètres cubes. Cette année, la demande devrait chuter de 4,5% pour atteindre 527 milliards de m3. Quelles sont les raisons expliquant la prévision de baisse de la demande annoncée par l’AEI ?

 

Les pris toujours élevés rendent le charbon plus compétitif pour la production d’électricité 

Même si les prix du charbon et du carbone en Europe ont augmenté, ce n’est rien à côté des prix records du gaz en Europe et en Asie. Les Américains enregistrent la plus importante hausse depuis dix ans. Celle-ci est attribuée à l’offre réduite, de faibles niveaux de stockage, des pannes d’infrastructures et à la concurrence pour les cargaisons de Gaz Naturel Liquéfié (GNL).

L’IEA indique que l’autre raison de la réduction de la consommation de gaz pour produire de l’électricité serait la forte expansion des énergie renouvelables.

 

La situation en Ukraine déstabilise l’approvisionnement en gaz russe

À destination de l’Europe, l’approvisionnement des pipelines russes est inférieur à la normale. Les déclarations de sanctions contre la Russie en cas d’invasion de l’Ukraine, contribuent à maintenir des prix élevés et donc de préférer le charbon dans les pays qui peuvent passer d’un carburant à l’autre.
Malgré une diminution des flux (pipeline) de la Russie vers l’Europe de 3% cette année, la production globale russe est estimée à 763 milliards de m3. Toujours selon rapport de l’IEA, c’était 761 milliards de m3 l’année dernière.

 

Une croissance asiatique au ralenti 

L’année dernière, la demande asiatique de gaz avait augmenté de 7% mais les prévisions indiquent pour cette année un ralentissement à 5%, soit 950 milliards de mètres cubes. La Chine est passé de 12% à 8% en raison du ralentissement de la croissance économique, de la hausse des prix des importations et d’une météo moins capricieuse. Seul l’Inde devrait connaître une augmentation de sa demande supérieure à l’année dernière : 8% contre 5% l’an dernier.