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6 juin 2022

Suivi hebdo du 30 mai au 3 juin : La France pourrait devenir importatrice nette d’électricité cet été

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Électricité

Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 30 mai 2022 au prix de 302,5 €/MWh pour fermer vendredi 3 juin à 313,17 €/MWh, soit une hausse de 3,53 %.

Les prix poursuivent leur relative stabilité amorcée depuis le début du mois de mai dans un intervalle entre 300 et 310 €/MWh pour le Baseload 2023. Les volumes traités la semaine dernière sont relativement faibles en raison d’une activité de marché réduite et des multiples jours fériés dans les différents pays d’Europe. Si le début de la semaine se traitait aux alentours des 302 €/MWh, la clôture de vendredi soir au-delà de la marque des 313 €/MWh devra être surveillée dans les prochains jours.

Gaz

 

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 30 mai 2022 au prix de 79,38 €/MWh pour fermer vendredi 3 juin à 81,98 €/MWh, soit une hausse de 3,28 %.

Avec une continuité des flux en provenance de Russie tout au long de la semaine dernière, les marchés du gaz naturel maintiennent leur niveau soutenu par la demande pour l’injection dans les stockages dans un corridor de prix relativement identifié. La semaine dernière ne fut pas le théâtre d’une volatilité accrue dans le sillage de la fermeture de certains marchés européens en fin de semaine.

À surveiller : l’évolution du pétrole semble orientée à la hausse à l’approche de la traditionnelle saison de forte demande aux États-Unis, des sanctions pour toute importation maritime de pétrole russe ainsi que l’avertissement de l’Arabie Saoudite sur des difficultés de production. L’OPEC avait cependant signalé en fin de semaine dernière l’augmentation de la production dans les deux prochains mois afin de contenir la hausse. Le Brent atteint le seuil psychologique des 120 $/baril.

Drivers

Les faits marquants de la semaine

La France pourrait devenir importatrice nette d’électricité cet été

Les actualités de la semaine dernière se concentrent sur :

  • La France qui pourrait devenir importatrice nette d’électricité cet été ;
  • La CRE qui recommande au gouvernement de porter à 130 TWh les volumes d’électricité nucléaire qu’EDF devra céder à un tarif régulé en 2023 ;
  • Londres souhaitant prolonger l’existence de ses centrales à charbon ;
  • L’Allemagne qui s’oppose à la « taxonomie verte » ;
  • La Chine qui va doubler sa capacité d’énergie éolienne et solaire d’ici à 2025.
    .

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 30 mai, bonne lecture.

La France pourrait devenir importatrice nette d’électricité cet été

C’est ce qu’a déclaré la société Energy Qualified (EQ) du groupe Montel. En effet, les importations nettes pourraient atteindre « 1,5 TWh en juin, 2,1 TWh en juillet et 2,2 TWh en août, totalisant 5,8 TWh ». Cette situation, en été, n’était pas arrivée depuis 20 ans.

Au mois de novembre 2021, la France avait déjà été importatrice nette après qu’EDF ait arrêté l’activité de 5 réacteurs. L’estimation de l’été prochain est la conséquence de la baisse de production possible à la suite des problèmes de réacteurs en maintenance.

La CRE recommande au gouvernement de porter à 130 TWh les volumes d’électricité nucléaire qu’EDF devra céder à un tarif régulé en 2023

La guerre en Ukraine a aggravé la situation de hausse généralisée des prix de l’énergie. La CRE recommande donc au gouvernement d’augmenter les volumes d’électricité nucléaire qu’EDF doit mettre à disposition des fournisseurs alternatifs :

  • Augmenter de 30 TWh le plafond de l’ARENH (actuellement à 100 TWh) pour le porter à 130 TWh ;
  • Porter le prix (actuellement à 42 €/MWh) à 49,50 €/MWh.

Il s’agit d’une recommandation, le gouvernement n’est donc pas obligé de la suivre pour 2023.

Londres souhaite prolonger l’existence de ses centrales à charbon

Crise de l’énergie oblige, Londres a annoncé lundi dernier son souhait d’assurer la sécurité énergétique du pays : « Il est normal que nous explorions un large éventail d’options pour renforcer notre sécurité énergétique et notre approvisionnement ».

Kwasi Kwarteng, ministre de Énergie a donc demandé aux opérateurs des trois dernières centrales à charbon, de ne pas fermer en septembre prochain, comme prévu initialement. Cette décision n’annule pas l’objectif d’en finir totalement avec le charbon thermique d’ici 2024.

L’Allemagne s’oppose à la « taxonomie verte »

Sont-ce les prémices d’un divorce entre Paris et Berlin ? Ce n’est, en tous cas, pas un bon signe. L’Allemagne s’oppose au projet de « taxonomie verte », ce texte, classant le nucléaire parmi les énergies de transition.

« Ce vote négatif est un signal politique important : l’énergie nucléaire n’est pas durable et ne doit donc pas faire partie de la taxonomie », déclarait le porte-parole du ministère allemand de l’Environnement au média Contexte.

Ce projet est, sans doute, le premier sujet complexe et pesant sur le couple franco-allemand, porté par Elisabeth Borne, la toute nouvelle Première ministre.

La Chine va doubler sa capacité d’énergie éolienne et solaire d’ici à 2025

Mercredi, le planificateur économique central chinois a déclaré dans un document que 33% de l’approvisionnement en électricité du réseau national proviendrait de sources renouvelables d’ici à 2025, contre 29% en 2020.

« En 2025, la production annuelle d’électricité à partir d’énergies renouvelables atteindra environ 3,3 trillions de kilowattheures (…) et la production d’énergie éolienne et solaire doublera », indique le plan. La feuille de route autorise également la construction d’un plus grand nombre de centrales électriques au charbon dans le but de renforcer leur sécurité énergétique.