Marché de l'énergie

13 mars 2023

Note de marché du 6 au 10 mars 2022 : phénomène de corrosion sur une tuyauterie de la centrale de Penly

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Chiffres clés et analyse des marchés en France

Électricité

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Le prix CAL BL 2024 a ouvert lundi 6 mars 2023 au prix de 155,67 €/MWh. Vendredi 10 mars, le prix était à 205,75 €/MWh, soit une hausse hebdomadaire de 32,17 %.

Court-terme : si le début de la semaine dernière a montré une trajectoire favorable sur les marchés journaliers, c’est en raison d’une conjoncture climatique favorable soutenue par un complexe gazier et une production nucléaire disponible suffisants pour soutenir les niveaux de consommation actuels à l’échelle européenne. Le marché cotait encore aux alentours des 160 €/MWh avant l’arrivée du premier redoux printanier et la fin de semaine a vu la cotation progressivement céder du terrain pour venir se stabiliser tout d’abord aux alentours des 120 €/MWh (le 11 mars 2023) puis au prix marginal des centrales lignites allemandes (95 €/MWh). Le marché cote le 13 mars sous la marque des 50 €/MWh. Les températures moyennes de la semaine ont représenté une évolution positive de près de 4°C par rapport à la semaine précédente reflétée dans une baisse de près de 6 GW de consommation sur la zone France. La semaine dernière a même vu tomber le précédent de production éolienne puisqu’une puissance de près de 16,6 GW a pu être constatée le 10 mars 2023 à 10h couvrant près de 25 % des besoins en France à cette heure. Les grèves ont également affecté l’offre électrique tout le long de la semaine dernière puisque des réductions de près de 10 GW ont pu être constatées certains jours soutenant ainsi les prix malgré le contexte de demande plutôt favorable.

Long-terme : à la situation plutôt favorable du mix électrique court-terme, les cotations moyens et longs termes ont connu une tout autre évolution alimentée par les publication d’EDF en milieu de semaine et faisant état successivement de la découverte mercredi dernier de fissures (corrosion sous contrainte) à la Centrale de Penly puis de signes techniques de fatigue thermique sur un deuxième réacteur de cette même centrale ainsi qu’à Cattenom, Civaux et Chooz. EDF déclenche sur demande de L’Autorité de sureté nucléaire (ASN) une campagne d’inspections beaucoup plus poussées. Si la disponibilité nucléaire sur le court-terme ne s’en trouve pas affectée, ces informations compromettent cependant le planning jusqu’ici établi des maintenances et créent de la nervosité sur les marchés. Le produit calendaire pour livraison en 2024 réagit très vivement et accuse une hausse de près de 32% en l’espace de deux journées de négoce pour revenir se positionner défensivement légèrement au-dessus des 205 €/MWh à la clôture de vendredi. Ce niveau n’avait plus été constaté depuis le 23 janvier dernier. Les maturités comme Q4-2023 et Q1-2024 sont également fortement affectées car sensibles à toute information susceptible de créer des tensions en période de froid. Q1-24 clôture tout particulièrement à la cotation baseload de 350 €/MWh et 560 €/MWh en peakload soit bien au-dessus de toute la moyenne des prix constatés journalièrement en plein hiver de ce début d’année.

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Gaz

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Le prix TTF CAL 2024 a ouvert lundi 6 mars 2023 au prix de 51,141 €/MWh.  Vendredi 10 mars 2023, le prix était à 57,05 €/MWh, soit une hausse hebdomadaire de 11,55 %.

Court-terme : le marché court-terme gaz poursuivant de manière presque ininterrompue depuis début février une dynamique baissière alimentée par des arrivées en GNL soutenues, un contexte climatique favorable et une situation des stockages français encore très confortable pour la saison. (33% le 11 mars soit au-dessus du canal historique en France). Si les cotations sur le marché journalier ont touché le plancher des 42 €/MWh le 08 mars, les cotations ont cependant rebondi fortement sur les deux dernières sessions alimentées par les craintes concernant la situation électrique française de plus long terme (voir notre encart) susceptible de soutenir la demande en gaz naturel pour la production d’électricité. Ce rebond à 53 €/MWh s’observe sur tous les marchés européens et signe le retour au niveau de prix du début février. L’ouverture du 13 mars voit la cotation se stabiliser un peu plus bas aux 48 €/MWh en ce début de semaine.

Long-terme : les cotations calendaires réagissent de manière similaire puisque Cal 2024 cote au 10 mars de nouveau au-dessus de la barre des 50 €/MWh à 55 €/MWh au même niveau que le 24 février dernier. Si certains analystes comme Morgan-Stanley avaient un peu plus tôt dans la semaine réduit leur objectif sur Q2-24 à 35 €/MWh, les développements du nucléaire français ont retardé la poursuite du fléchissement global des prix dans un complexe gazier somme toute relativement détendu depuis le début de l’hiver.

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Charbon

Stable dans un contexte morose de demande. L'extraction chinoise reste dynamique en réponse à la crise russo-ukrainienne.

CO2

Le carbone repart à la hausse et s'installe tout proche des 100 € €/t.

Pétrole

En baisse sur la semaine en raison des perspectives conjoncturelles mondiales.

Production nucléaire

Corrosion sous contrainte et fatigue thermique détectées sur certains réacteurs font craindre pour l'hiver prochain malgré une offre suffisante sur le court terme.

Température

Les températures restent favorables sans retour du froid prévu à l'heure actuelle.

Drivers

Faits marquants : phénomène de corrosion sur une tuyauterie de la centrale de Penly.

Que s’est-il passé la semaine dernière ? Quelles informations essentielles ont influencé les marchés  ?

  • Phénomène de corrosion constaté sur une tuyauterie de la centrale de Penly ;
  • Octopus Energy promet 1 milliards d’€ pour stimuler le marché français.

Nous revenons sur les faits qui ont marqué la semaine du 6 mars 2023.

Phénomène de corrosion constaté sur une tuyauterie de la centrale de Penly

Un phénomène de corrosion a été découvert sur une tuyauterie de la centrale de Penly. Difficile de connaître l’impact sur la production électrique mais EDF doit revoir son planning d’arrêts de réacteur.

La fissure détectée est plus grave que celles détectées jusqu’à présent. À la suite de cette découverte, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) veut qu’EDF contrôle en priorité pas moins de 200 soudures à risque sur l’ensemble de ses réacteurs.

L’annonce de ces fissures, mercredi dernier a, comme indiqué dans notre encart plus haut (long-terme électricité), créé de la nervosité sur les marchés. Ainsi, le produit calendaire 2024 a connu une hausse de près de 32 % en l’espace de deux jours et s’est positionné au-dessus des 205 €/MWh à la clôture vendredi dernier.

Octopus Energy promet 1 milliard d’euros pour stimuler le marché français

Le 3e fournisseur d’énergie britannique s’est engagé à dépenser 1 milliard d’euros en réalisant une large gamme d’investissements verts sur le marché français de l’énergie.

Ces fonds serviront à produire de l’électricité verte pour alimenter 300 000 foyers et accélérer la transition vers une énergie à faible émission de carbone.