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14 mars 2022

Suivi hebdo du 7 au 11 mars 2022 : vers une indépendance énergétique de l’Europe ?

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Électricité

Le prix de l’électricité a suivi, cette semaine, la tendance du marché du gaz comme indiqué dans nos précédentes notes de marché. En effet, les prix ont sérieusement augmenté en début de semaine, arrivant à 210,24 €/MWh, puis sont partis à la baisse dès mercredi.

Le prix du carbone, quant à lui, a commencé la semaine avec une chute de 10 % mais a inversé sa tendance à partir de mardi et enregistré une forte hausse, passant de 58,3 €/t lundi 7 mars, à 78,54 €/t vendredi 14 mars, soit une hausse de 17,91 %.

L’Allemagne a, officiellement, écarté la possibilité de prolonger la durée de vie de ses derniers réacteurs nucléaires. Le pays envisage d’utiliser le charbon de sa réserve de secours.

 

Gaz

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 7 mars au prix de 75,75 €/MWh pour fermer vendredi 11 mars à 71,92 €/MWh, soit une baisse de 5,06 %.

Le prix du TTF 2023 a démarré la semaine avec une augmentation de prix de 9,90 %. Ensuite, mardi a été le point de départ de sa baisse jusqu’à un prix de 75,80 €/MWh jeudi. La semaine s’est terminée avec un rebond pour atteindre 71,92 €/MWh.

La crainte d’une éventuelle perturbation au niveau de l’approvisionnement de gaz russe soutient toujours la hausse des prix du marché bien que l’Europe continue à recevoir les flux russes. Les niveaux historiquement bas de stockage de gaz européens (actuellement remplis à 27 %) n’aident pas à assurer la sécurité de l’approvisionnement et à détendre le marché. La menace du vice premier ministre russe Alexander Novak de couper l’approvisionnement en gaz naturel russe via le gazoduc Nord Stream 1 ainsi que la hausse des prix JKM en Asie ont poussé les prix à la hausse lundi.

La Commission européenne a présenté mardi ses plans visant à réduire la dépendance des importations de gaz russe de deux tiers pour cette année. L’Union Européenne proposera également des règles stipulant un remplissage des stockages de gaz à 90% avant le 1er octobre de chaque année. Ces deux nouvelles ont aidé à apaiser les tensions des acheteurs sur le marché.

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Les faits marquants de la semaine

Vers une indépendance énergétique de l’Europe ?

La semaine dernière, l’actualité a principalement tourné autour des réactions de Poutine face aux sanctions de l’Occident et de l’accélération de l’indépendance de l’Europe pour son énergie. Voici les faits marquants de la semaine du 7 mars.

 

Macron aux électeurs : la réduction des prix du gaz devrait être prolongée jusqu’à la fin de l’année

« Et en ce qui concerne le gaz en particulier, nous irons au-delà de juin, nous devons aller jusqu’à la fin de l’année ». C’est ce qu’a déclaré le président de la République française, lundi 7 mars lors d’un événement de campagne, pour répondre aux flambées de prix liées à la guerre en Ukraine.

Il a ajouté que l’hiver prochain sera « encore plus difficile » si la Russie décide de couper l’approvisionnement en gaz en représailles aux sanctions européennes. A ce propos, la France n’a pas indiqué recourir à de nouvelles sanctions contre la Russie.

 

L’Union Européenne va présenter son plan pour réduire sa dépendance au gaz russe cette année

La Commission européenne a publié, mardi 8 mars, sa volonté de réduire de deux tiers la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz russe cette année et de mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de l’approvisionnement en gaz « bien avant 2030 ».

C’est l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a déclenché une révision des priorités énergétiques de l’UE. Les 27 ont déclaré qu’ils passeraient à des approvisionnements alternatifs et accélérerons le développement de l’énergie propre.

Ces nouveaux plans s’ajoutent aux politiques sur le changement climatique que l’UE négocie actuellement visant à réduire les émissions plus rapidement cette décennie. Ces politiques réduiraient, à elles seules, la consommation de gaz dans l’UE de 30 % d’ici 2030.

 

D’une dépendance à une autre ?

C’est le Qatar et les Etats-Unis qui subviendraient à plus d’un tiers des 155 milliards de mètres cubes (mmc) que la Russie fournit actuellement à l’Europe. D’ici 2030, une utilisation accrue du biométhane et de l’hydrogène pourrait également aider.

De nouveaux projets éoliens et solaires viennent à la rescousse pour remplacer 20 mmc de gaz cette année. En ajoutant 480 GW d’éolien et 420 GW d’énergie solaire d’ici 2030, l’Europe serait en mesure d’économiser 170 mmc par an.

L’autre axe serait celui de l’économie en abaissant les thermostats de 1°C. Cette action économiserait 10 mmc supplémentaires cette année. Il faudrait ensuite et d’ici 2030, remplacer les chaudières à gaz par 30 millions de pompes à chaleur afin d’économiser, cette fois-ci, 35 milliards de mètres cubes.

 

Poutine dit que les sanctions rebondiront sur l’Occident

Vladimir Poutine déclarait jeudi que les sanctions imposées à la Russie se retourneraient contre l’Occident, notamment sous la forme d’une hausse des prix des aliments et de l’énergie. Le président russe a également déclaré que Moscou résoudrait ses problèmes et en sortirait plus forte.

« Ces sanctions auraient été imposées de toute façon », a déclaré Poutine lors d’une réunion du gouvernement russe. « Il y a des questions, des problèmes et des difficultés, mais dans le passé, nous les avons surmontés et nous les surmonterons maintenant. »

Selon Poutine, les sanctions occidentales sont autodestructrices. Ses déclarations avaient pour objectif de rassurer les Russes sur le fait que le pays peut résister à ce que Moscou appelle une « guerre économique » contre ses banques, ses entreprises et ses oligarques commerciaux.

 

Un effet boomerang sur l’Europe

Poutine indiquait également dans ses déclaration que les sanctions à l’égard de son pays se feraient sentir en Europe même s’il continue à respecter ses obligations contractuelles concernant l’exportation de son gaz.

La Russie a, cependant, interdit l’exportation de plus de 200 articles dans différents domaines tels que les télécommunications, équipements médicaux, agricoles, technologiques…

Le président russe évoque aussi des « conséquences négatives » sur les marchés alimentaires mondiaux dans la mesure ou la Russie est un important producteur d’engrais agricoles.