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6 septembre 2022

Revue mensuelle d’août 2022 : Les stocks de gaz sont remplis à 90 % pour cet hiver en France

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Charbon

Stabilisation du Charbon

CO2

Légère baisse en stabilisation autour des 80 €/t.

Pétrole

Entre craintes de récession et confinement, le Brent dévisse avant de se reprendre en fin de semaine.

Production nucléaire

22 GW disponibles sur les 61 GW installés. Le Conseil de défense fait des promesses.

Température

Les températures sont conformes aux normales de saison.

Drivers

Analyse et chiffres clés des marchés en France

Électricité

Le CAL BL 2023 a démarré le mois d’août à un prix de 507,75 €/MWh. Vendredi 2 septembre le prix était à 590 €/MWh, soit une hausse de 16,20 %.

Court-terme : un record d’indisponibilité du parc nucléaire en cette rentrée (22 GW sur 61 installés) couplé à un prix du gaz naturel – certes en baisse durant la semaine – mais malgré tout sur des niveaux élevés, maintiennent les prix du Spot Day-Ahead France au-delà de la marque des 600 €/MWh journaliers de lundi à jeudi avant une baisse progressive en fin de semaine aux 322 €/MWh le dimanche 4 septembre. Cette baisse est soutenue par un prix du gaz journalier en forte baisse notamment pour livraison en week-end. La semaine devrait s’ouvrir sur une reprise haussière en raison des développements liés à la coupure totale de Nordstream 1.

Long-terme : le début de semaine aura été émaillé de nombreuses interventions au niveau politique concernant le pic de prix atteint le 26 août. Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, évoque la nécessité de repenser les mécanismes de fonctionnement du marché tandis que la France et l’Allemagne engagent au plus haut niveau de l’État des réflexions sur la mise en application de mesures protectrices à destination de leurs économies respectives. Le marché de l’électricité connait sa plus forte baisse en l’espace de quelques jours puisque le marché clôture au plus bas des trois dernières semaines le vendredi 2 septembre, effaçant (-47%) une spectaculaire hausse au-delà de la marque des 1000 €/MWh sur le Baseload France.

L’attention sera focalisée sur le Conseil des ministres européens de l’Énergie prévu le 9 Septembre prochain. Le Conseil de Défense français du 2 Septembre évoque les premières pistes d’action concrète du gouvernement français ; la plus spectaculaire étant la remise en opération de la quasi-totalité du parc nucléaire français avant le 25 décembre 2022. Certains commentateurs émettent cependant des réserves sur la faisabilité du projet.

L’Allemagne, quant à elle, coupe court aux spéculations et présentait le week-end du 3 et 4 septembre un plan de coalition très vaste de près de 65 milliards d’Euros à destination du soutien de l’économie allemande, anticipant ainsi une vindicte générale, sous la pression notamment de son industrie.

La maintenance de trois jours de Gazprom sur Nordstream 1 à partir de mercredi dernier se prolonge sine die à la suite d’un communiqué, vendredi soir, faisant état de fuites lors de la remise en opération de la turbine. Une information qui propulse les cotations électricité à la hausse en ce démarrage de semaine.

Gaz

 

Le TTF 2023 a démarré le mois d’août à un prix de 157,42 €/MWh. Vendredi 2 septembre le prix était à 182,6 €/MWh, soit une hausse de 16,00 %.

[NDLR : nous enrichissons notre note de marché avec l’évolution mensuelle du prix PEG puisque ce dernier est actuellement plus intéressant que le TTF]

Le prix PEG CAL 2023 a ouvert lundi 1er août à un prix de 148,795 €/MWh. Vendredi 2 septembre le prix était à 172,35 €/MWh, soit une hausse de 15,83 %.

Court-terme : le gaz naturel connait une forte baisse tout au long de la semaine dans le sillage des premières annonces de politique européenne et des déclarations des différents dirigeants nationaux.

La France possède déjà des réserves souterraines constituées à plus de 90 %, anticipant ainsi avec deux mois les objectifs énoncés en Juin dernier.

Le week-end des 3 et 4 septembre 2022 dénote particulièrement puisque les cotations journalières reviennent sous les 80 €/MWh. Un répit de courte durée puisque la maintenance de trois jours de Gazprom sur Nordstream 1 à partir de mercredi dernier se prolonge sine die à la suite d’un communiqué vendredi soir faisant état de fuites lors de la remise en opération de la turbine.
Le marché du gaz naturel en ce lundi 5 septembre à la hausse par manque de visibilité et une extension des tractations sur un domaine purement politique. L’issue du conflit technico-politique de Nordstream restant encore incertaine.

Long-terme : portée par les craintes pesant sur l’approvisionnement russe et l’hiver, la cotation calendaire suit la tendance imprimée essentiellement par le court-terme.

 

 

Revue mensuelle d’août 2022 : Les stocks de gaz sont remplis à 90 % pour cet hiver en France

Nous sommes le 6 septembre et les médias vous ont suffisamment rappelé que c’est la rentrée. Place à notre revue mensuelle.

Que s’est-il passé durant le mois d’août ? Quelles informations essentielles ont influencé les marchés  ? Une chose est certaine, nous ne nous sommes pas ennuyés.

  • EDF qui réclame 8,34 milliards d’euros à l’État  ;
  • Emmanuelle Wargon qui est nommée à la tête de  la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE)  ;
  • Une envolée historique des prix de l’électricité ;
  • Xavier Piechaczyk (RTE) qui annonce : « Nous avons perdu toutes nos marges pour répondre à la demande d’électricité » ;
  • Gaz : les stocks européens qui sont garnis avec du GNL revendu par la Chine ;
  • Ce qu’il faut retenir du Conseil de défense sur la crise énergétique ;
  • France : les stocks de gaz qui sont remplis à 90 % ;
  • Le verrier Duralex qui baisse sa production et met ses employés au chômage partiel ;
  • Crise de l’énergie : la CRE va renforcer sa surveillance des marchés.

Nous revenons sur les faits qui ont marqué le mois dernier.

EDF réclame 8,34 milliards d’euros à l’État

Nous apprenions cela en tout début de mois d’août, le mardi 9 août exactement, EDF réclame une indemnité de 8,34 milliards d’euros. La raison ? La décision gouvernementale d’attribution des volumes supplémentaires d’électricité nucléaire aux concurrents. Jean-Bernard Lévy, déjà très peu en faveur de l’ARENH, avait adressé un recours administratif préalable pour demander le retrait du décret et des arrêtés du mois de mars 2022 relatifs à ces 20 % supplémentaires.

L’État, de son côté, souhaite accélérer la renationalisation d’EDF.

Emmanuelle Wargon est nommée à la tête de  la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE)

C’est officiel, Madame Emmanuelle Wargon est nommée Présidente de la CRE pour un mandat de six ans. Son prédécesseur, Monsieur Jean-François Carenco est désormais Ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer chargé des Outre-mer.

La Présidente fraichement nommée a annoncé que ses trois grandes priorités seront les suivantes :

  • Contribuer à la souveraineté énergétique et à la sécurité des approvisionnements ;
  • Protéger à court et à long terme les consommateurs particuliers et les entreprises ;
  • Accélérer la transition écologique en soutenant le développement de sources d’énergie décarbonées, nucléaire et renouvelables.

Une envolée historique des prix de l’électricité

L’exécutif ne « laissera pas les prix de l’énergie exploser ». C’est ce qu’a promis la Première ministre samedi 27 août, lors d’un entretien accordé au journal Le Parisien.

Cela ne vous a pas échappé, si les prix de l’énergie ont augmenté de manière fulgurante depuis la rentrée 2021, la semaine dernière fut celle d’un record historique. En effet, pour l’année 2023, en France, l’électricité a dépassé le 1000 euros du mégawattheure (MWh). Cette situation a bloqué le marché, personne ne souhaitant contractualiser à de tels montants. La situation inédite en Europe inquiète les ménages et les entreprises, à juste titre.

Bruno Le Maire et Elisabeth Borne indiquent qu’il n’y aura pas de rattrapage sur les prix actuellement plafonnés en 2023, les hausses seraient également contenues pour le gaz. Pour les ménages les plus modestes, des chèques énergie sont prévus. Concernant les entreprises, l’accès à des subventions pour celles qui ne bénéficient pas d’un tarif régulé ou préférentiel d’électricité serait simplifié.

Xavier Piechaczyk (RTE) qui annonce : « Nous avons perdu toutes nos marges pour répondre à la demande d’électricité »

Le dirigeant du Réseau de Transport d’Électricité estime nécessaire une baisse d’environs 15 % de la consommation d’électricité cet hiver, en France, aux heures les plus tendues afin d’éviter les pannes. Il voit la crise que nous vivons comme un accélérateur de la transition énergétique.

Dans une interview accordé aux Echos, Xavier Piechaczyk averti sur la difficulté certaine de l’hiver prochain, on sera « au mieux dans la même situation que l’hiver dernier, c’est à dire en vigilance particulière ». Les multiples problèmes de production nucléaires entravent une bonne réponse à la demande d’électricité, « le manque potentiel de gaz cet hiver risque encore d’aggraver la situation ».

Gaz : les stocks européens sont garnis avec du GNL revendu par la Chine

La Chine est la raison pour laquelle les Européens ont réussi à constituer des réserves de gaz plus vite que prévu.

Le plus grand acheteur de gaz naturel liquéfié au monde revend donc une partie substantielle de ses cargaisons à l’Europe. Certains acteurs de marché chinois (industriels ou intermédiaires l’on reconnu. Le pétrolier Sinopec a lui, cédé au moins 45 de ses cargaisons, ce qui correspond à plus de 3 millions de tonnes.

Ce qu’il faut retenir du Conseil de défense sur la crise énergétique

La crise historique de l’énergie a poussé le gouvernement à organiser un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron et en présence de la Première ministre Élisabeth Borne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, celui des Comptes publics, Gabriel Attal et les ministres chargés de la Transition énergétique Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher.

Voici ce qu’il faut en retenir :

  • Les stocks de gaz sont bons : la ministre chargée de la transition énergétique assure que les stocks de la France en gaz sont remplis à 92 %, et ce, avec deux mois d’avance. Par ailleurs, les livraisons de gaz russe ne sont pas coupées mais au plus bas ;
  • Les réacteurs défaillants seront fonctionnels pour cet hiver : EDF s’est engagé à redémarrer tous les réacteurs pour cet hiver ;
  • Solidarité & sobriété : il y aura des échanges d’électricité et de gaz avec l’Espagne et l’Allemagne pour éviter toute coupure. Afin de s’épargner ces coupures, il faudra également compter sur des « mesures contraignantes » de sobriété. Agnès Pannier-Runacher précise que ces efforts seront collectifs, proportionnés et raisonnables et consisterons en une chasse au gaspillage ;
  • Objectif 10 % : c’est le souhait de la ministre de la Transition énergétique, réduire de 10 % notre consommation d’énergie ;
  • Vers une poursuite des aides :  c’est ce qu’a indiqué la ministre lors de sa déclaration à la presse de vendredi 2 septembre : « Nous amortirons une partie de l’augmentation du prix de l’électricité » et ce, même après la fin du « bouclier tarifaire ». Pour rappel, les mesures du bouclier tarifaire se terminent fin 2022.

Les stocks de gaz sont remplis à 90 % pour cet hiver en France

Nous l’apprenions le jeudi 25 août, la France est parvenue à remplir à 90 % ses stocks de gaz pour l’hiver. Le pays est donc en bonne position pour tenir ses engagements et affronter un hiver potentiellement ponctué de pénuries d’énergie.

Pour rappel, le gouvernement souhaite remplir ses stocks en gaz naturel à 100 % d’ici novembre 2022.

Le verrier Duralex baisse sa production et met ses employés au chômage partiel

Duralex va mettre en veille sa production durant minimum quatre mois à partir de novembre et placer l’ensemble de ses salariés en chômage partiel car produire au tarif de l’énergie actuel générerait des pertes trop importantes.

Ces mesures impressionnantes sont donc mises en place pour préserver l’activité et l’emploi de Duralex.

Duralex affirme disposer de stock suffisant pour poursuivre « normalement » son activité commerciale durant cette période de trêves.

Crise de l’énergie : la CRE va renforcer sa surveillance des marchés

Face à cette situation historique d’explosion des prix de gros de cet été, des fournisseurs auraient modifié leurs pratiques. Ces modifications concerneraient la résiliation ou encore la grille tarifaire.

La CRE va donc renforcer la surveillance des marchés de détail « notamment pour vérifier la régularité des modifications des contrats en cours et pour contrôler l’absence de bénéfice indu sur l’ARENH. »