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18 juillet 2022

Suivi hebdo du 11 au 15 juillet 2022 : Le gouvernement annonce ses mesures face au risque de pénuries de l’hiver prochain

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Électricité

Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 11 juillet 2022 au prix de 460 €/MWh pour fermer vendredi 15 juillet à 463,07 €/MWh, soit une hausse de 0,67 %.

Court-terme : la vague de canicule de la semaine était attendue et certains avertissements ont été émis plus tôt dans le mois sur la capacité de certaines installations nucléaires à maintenir leur production malgré un stock hydraulique de refroidissement relativement bas sur les fleuves français. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a néanmoins émis une modification et un assouplissement temporaire des contraintes  de rejets liquides pour trois centrales en fonctionnement et essentielles à la stabilité du complexe électrique français. Ainsi, jeudi soir, Blayais, Golfech et Saint-Alban obtenaient cette autorisation afin d’assurer une puissance minimale dans les prochains jours. Le contexte de disponibilité globale reste cependant dégradé et supportant la courbe des prix journaliers.

Long-terme : les cotations CAL 2023, 2024 et 2025 restent stables voire baissières pour les plus lointaines sur le déroulé global de la semaine. Emmanuel Macron présentait le 14 juillet dernier les contours d’une politique de sobriété énergétique hivernale ainsi que la mise en place de mécanismes exceptionnels dont les détails doivent être encore clarifiés dans les prochaines semaines.

Gaz

 

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 11 juillet 2022 au prix de 140,81 €/MWh pour fermer vendredi 15 juillet à 130,32 €/MWh, soit une baisse de 7,45 %.

[NDLR : nous enrichissons, depuis peu, notre note de marché avec l’évolution hebdomadaire du prix PEG puisque ce dernier est actuellement plus intéressant que le TTF]

Le prix PEG CAL 2023 a ouvert lundi 11 juillet 2022 au prix de 131,81 €/MWh pour fermer vendredi 15 juillet à 115,32 €/MWh, soit une baisse de 12,51 %.

Court-terme : une semaine marquée par le démarrage tant commenté de la maintenance de Nord Stream 1 réduisant les flux russes vers l’Europe à peau de chagrin pour une durée initiale de dix jours. Les craintes concernent essentiellement la reprise de l’approvisionnement à partir du 22 juillet 2022 à 6h00.

Un déroulé de la semaine sans grands faits marquants tant le marché a pris une marge de sécurité anticipant ce fait majeur. Comme régulièrement sur les marchés, un pic est atteint le mercredi soir du 13 juillet avant une descente progressive jusqu’au vendredi soir pour clôture au niveau des bases de démarrage du lundi précédent. Une indisponibilité du site norvégien de production de Sleipner a ponctué les échanges de la semaine portant le TTF août 2022 près de la marque des 180 €/MWh tandis que le PEG clôturait mercredi aux 142 €/MWh.

Fait intéressant cependant en clôture de vendredi, le discount entre le TTF et le PEG sur le mois d’août 2022 atteignait près de 55 €/MWh, une valeur très singulière soulignant bien l’isolement de l’Europe centrale dans le contexte d’approvisionnement actuel.

Long-terme : CAL 2023 et CAL 2024 clôturent la semaine en baisse malgré la situation court-terme en tension, preuve que le marché fonctionne toujours selon l’adage boursier « acheter la rumeur puis vendre la nouvelle ». Peu de potentiel baissier sur le court -terme avant que la situation sur Nord Stream 1 n’apporte plus de clarification sur la teneur de l’hiver à venir.

Le patron de la CRE allemande osait même une vision optimiste dimanche soir soulignant que les niveaux actuels pouvaient représenter un plateau de stabilisation ; beaucoup d’éléments négatifs ayant déjà été intégrés par le marché à l’heure actuelle.

Drivers

Les faits marquants de la semaine

Le gouvernement annonce ses mesures face au risque de pénuries de l’hiver prochain

Les actualités de la semaine dernière se concentrent sur :

  • Le gouvernement français qui annonce les premières mesures à l’approche de l’hiver ;
  • Les représentants des trois grands énergéticiens qui sont au Sénat ;
  • Une turbine qui est au cœur de la discorde ;
  • Gaz : une grève qui est en cours sur les installations Storengy ;
  • L’inflation qui s’accélère aux États-Unis ;
  • Le Brent qui se place sous les 100 dollars ;
  • La Hongrie qui est le premier grand pays européen à évoquer l’état d’urgence.

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 11 juillet, bonne lecture.

Le gouvernement annonce ses mesures face au risque de pénuries de l’hiver prochain

Chacun des pays de l’Europe continentale se retrouvent dans une situation inédite pour l’hiver prochain : La coupure totale de gaz russe. Elisabeth Borne et Bruno Le Maire se sont exprimés à propos des mesures envisagées par la France en matière d’énergie.

  • Poursuivre le remplissage des stocks : diversification des sources d’approvisionnement en gaz et redémarrage de certains réacteurs aujourd’hui à l’arrêt ainsi que la réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold ;
  • Prioriser sur les ménages et certaines industries : en cas de manque, priorité sera faite sur les ménages, les usines et les transports en communs. Certains sites industriels devront ralentir voir effectuer de l’effacement ;
  • Baisser la consommation d’énergie de 10 % : en améliorant la sobriété énergétique dans l’administration, les entreprises et les établissements recevant du public ;
  • Proposer des aides ciblées : remplacement du bouclier tarifaire par des aides ciblées pour les français les plus modestes ;
  • Augmenter les factures des foyers les plus aisés : ce dernier point est plus ambiguë de la part de Bruno Le Maire, mais il serait question, en cas de très forte augmentation des prix – recommandée par la CRE – que certains ménages seraient plus en mesure d’absorber la hausse que d’autres.

Les représentants des trois grands énergéticiens se sont exprimés au Sénat

À la suite de leur tribune diffusée par le Journal du dimanche (JDD), Catherine MacGregor (Engie), Jean-Bernard Levy (EDF) et Patrick Pouyanné (TotalEnergies) ont été entendus ce mercredi 13 juillet par la commission des affaires économiques au Sénat.

Ces derniers ont renouvelé leur appel à un mouvement collectif d’économie d’énergie et concrètement, cela veut dire :

  • Ne déclencher la climatisation qu’à 26 °c ;
  • Baisser le chauffage d’un degré cet hiver ;
  • Décaler les usages de consommation électrique telles que les machines à laver ou lave-vaisselles.

Ces dirigeants se montrent tout de même rassurant, en indiquant que, selon eux, les stockages de gaz se passent bien et qu’il n’y aura pas de rupture de fuel non plus. Pas de délestage envisagé non plus côté électricité.

Nord Stream 1 : une turbine est au cœur de la discorde

Gazprom a indiqué, mercredi dernier ne pas pouvoir garantir le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream invoquant l’impossibilité de confirmer la récupération d’une turbine allemande en réparation au Canada. Cette turbine n’avait pu être restituée à l’Europe en raison des sanctions qui visaient Moscou.

Pourtant, Otawa avait annoncé qu’il allait restituer la turbine de la discorde à l’Allemagne. Berlin déclare de son côté que cette déclaration de Gazprom est « politique ».

Gaz : une grève est en cours sur les installations Storengy

Chez Engie, la grève a été reconduite la semaine dernière. Les salariés de Storengy, filiale d’Engie, réclament une augmentation des salaires pour compenser l’inflation. Certains sites ont connu des ralentissements sporadiques d’opérations de stockage.

Cette grève est la suite d’un mouvement entamé par les industries électriques et gazières. Le patronat avait répondu en proposant un accord que les quatres syndicats de brancche avaient refusé de signer le 8 juillet. Cet accord prévoyait une augmentation de 1 % du salaire national de base et une prime de 400 €.

L’inflation s’accélère aux États-Unis

Les prix à la consommation ont accéléré leur augmentation en juin aux États-Unis. L’inflation atteint 9,1 % sur un an, contre 8,6 % le mois dernier. Celle-ci est donc au plus haut depuis novembre 1981.

Le Brent se place sous les 100 dollars

Dans un contexte de récession, le baril de la mer du nord a clôturé mardi dernier sous les 100 dollars symbolique en perdant 7 %. C’est la première fois depuis trois mois.

La Hongrie, premier grand pays européen à évoquer l’état d’urgence

Le gouvernement de Hongrie, par la voix de Gergely Gulyas, chef de cabinet du Premier ministre a annoncé mercredi un « état d’urgence ». Afin de répondre à la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, la Hongrie prévoie une hausse de la production de charbon et un appel aux ménages à restreindre leur consommation.

« La situation est extrêmement difficile partout en Europe en raison de la guerre et des sanctions prises en réaction. Le moment est donc venu de déclarer l’état d’urgence » a affirmé le chef de cabinet du gouvernement hongrois.