Actualité énergie

9 septembre 2024

Faits marquants : la nomination de Michel Barnier interroge le secteur de l’énergie

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Porte d'entrée de l'hôtel de Matignon

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 2 au 8 septembre

L’actualité dans le secteur du gaz et de l’électricité la semaine dernière se concentre sur :

  • le dossier chaud de la politique énergétique française qui attend Michel Barnier à Matignon ;
  • un premier arrêt du réacteur à Flamanville pas si surprenant ;
  • un comparatif de la décarbonation des industries entre la France et l’Allemagne ;
  • la Cour des comptes qui recommande une fiscalité de l’énergie plus en cohérence avec les objectifs climatiques.

Quel sera l’impact de l’arrivée de Michel Barnier à Matignon sur la politique énergétique française ?

« Il faut une PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) et une SNBC (stratégie nationale bas-carbone), il n’y a plus de temps à perdre », a déclaré la déléguée générale de la SFEN Valerie Faudon. Jules Nyssen, président du syndicat des énergies renouvelables, lançait lui une invitation à prononcer un discours à son colloque du 17 septembre.

Dès la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, le secteur de l’énergie s’est mis en ordre de bataille. Car il y a urgence à figer dans le marbre ces éléments majeurs de la politique énergétique française.

En effet, peinant à trouver une majorité dans l’ancienne Assemblée nationale et craignant un affrontement entre antinucléaires et antirenouvelables, l’exécutif avait mis sous le tapis le sujet de la définition de la politique énergétique française. Or, l’UE souhaite que chaque pays de l’Union fixe un objectif d’énergies renouvelables à hauteur de 44 % du mix énergétique. La France s’y refuse et retarde la présentation de sa PPE, en mettant en exergue sa large part d’énergie décarbonée grâce au nucléaire. Ce contentieux devra donc être abordé très rapidement par le nouveau gouvernement…

Mais il risque de ne pas faire partie des priorités. La position du RN sur ces sujets pourrait fragiliser immédiatement Michel Barnier et faire peser la menace d’une motion de censure, bien que des points d’accord pourraient être trouvés entre ces forces politiques – par exemple en défaveur des parcs éoliens. De plus, d’autres sujets comme la fiscalité de l’électricité – prise en étau entre la révision attendue du Turpe, la diminution des prix de l’électricité promise et une accise qui doit retrouver son taux normal en février prochain et dont le taux réduit pourrait être davantage ciblé – vont devoir être pris en charge très rapidement par les nouvelles équipes ministérielles, avec la question du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des entreprises. Et ce d’autant plus rapidement à la suite du dernier rapport rendu par la Cour des comptes (voir ci-dessous).

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Flamanville s’arrête déjà… et ce n’est pas anormal

Le lancement du réacteur EPR de Flamanville était attendu de longue date. L’annonce de l’étape de la « divergence », début septembre, a donc été fêté comme il se doit par EDF… avant un premier arrêt du réacteur, trois jours plus tard seulement. Néanmoins, cet arrêt automatique serait dû à une erreur humaine selon un communiqué de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). 

D’ailleurs, il ne surprend pas les spécialistes de l’énergie. De nombreux aléas pouvent se présenter au lancement d’une centrale nucléaire. Dans un article de 2020, en accès libre, le média Contexte relevait ainsi tout l’historique des défaillances des réacteurs nucléaires français. Il notait par exemple que les événements étaient plus nombreux dans les réacteurs « tête de série », comme l’EPR de Flamanville, et que tout démarrage de réacteur provoquait des « anomalies ».

Ce premier faux départ était donc prévisible. EDF a ensuite annoncé dès le 7 septembre le redémarrage du réacteur, « divergé et stabilisé à 0,2 % de puissance depuis 8 h 21 ». Son raccordement au réseau est attendu désormais pour la fin de l’automne.

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La France face à l’Allemagne : qui décarbone le mieux ?

Dans une étude de données inédite, la Fabrique de l’industrie et le cabinet McKinsey ont comparé l’avancée de la décarbonation entre la France et l’Allemagne. Le résultat se révèle être… contrasté, avec des avantages et des retards des deux côtés du Rhin. Ainsi, au premier abord, l’industrie française aurait été beaucoup plus émettrice de gaz à effet de serre (environ 31 % de plus). Mais cela serait la conséquence d’un plus grand nombre d’industries carbo-intensives en France (métallurgie, chimie, cokéfaction-raffinage, etc.), tandis que l’industrie automobile allemande est moins carbonée.

Par ailleurs, en intégrant les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité, l’écart entre les deux industries devient… nul. La France rattraperait son retard grâce à son mix énergétique très peu carboné (environ six fois moins qu’en Allemagne). 

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La Cour des comptes s’attaque à la fiscalité énergétique

Dans un rapport publié vendredi dernier, la Cour des comptes a fustigé l’emploi de la fiscalité sur les énergies – gaz, électricité et carburant –, qui représente pourtant jusqu’à 40 % du coût pour les consommateurs. Ainsi, les magistrats estiment que « la fiscalité de l’énergie en France, bien que non initialement motivée par ces objectifs, peut contribuer à la politique énergétique et climatique française ».

Alors que la révision de la taxe carbone au niveau européen pourrait entraîner une augmentation de 10 à 13 % des prix des carburants et du gaz, la Cour recommande notamment la mise en place d’un suivi des dispositifs fiscaux pour vérifier leur cohérence avec une diminution du recours aux énergies fossiles et l’électrification des usages afin de poursuivre la transition écologique. 

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