Voici les faits qui ont marqué la semaine du 24 au 28 juin
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- Un bug technique provoque le découplage des marchés européens ;
- Le prix repère du gaz augmente de 11,7 % ;
- Dans le viseur du RN, l’éolien cherche à se verdir.
Un bug technique provoque le découplage des marchés européens
Mardi dernier, les différents marchés européens Epex ont affiché des prix diamétralement opposés entre chaque pays. Alors que la France maintenait un prix spot très bas, sous la barre des 3 € par mégawattheure, celui de l’Allemagne s’établissait en moyenne à 492 €/MWh. Un niveau qui n’avait plus été vu depuis l’été 2022, au plus fort de la crise de l’énergie.
Ce différentiel entre la France et l’Allemagne, ainsi qu’avec d’autres pays comme l’Autriche ou la Pologne, est dû à un « problème technique », selon un représentant de la bourse interrogé par Montel. Il a contraint Epex à conduire des enchères locales, par pays. Il a fallu agir comme si les différents pays de la zone n’échangeaient pas d’électricité. « Pendant quelques heures, tout s’est déroulé comme s’il n’y avait plus aucune interconnexion », précise Emeric de Vigan, responsable des marchés de l’électricité chez Kpler pour La Tribune. Pendant ce temps, les autres marchés européens de l’électricité, Nord Pool et EXXA, indiquaient eux un prix moyen de 103,01 €/MWh.
Cependant, les prix constatés ne correspondent pas à la réalité des tarifs sans le marché européen. Dans chaque pays, les producteurs avaient intégré la possibilité d’exporter ou d’importer. Le surplus en France, provoqué par le découplage, explique donc la chute spectaculaire des prix. De plus, si ce bug informatique illustre que la France peut actuellement exporter une partie de sa production vers son voisin allemand, ce rapport de force pourrait s’inverser cet hiver. L’économiste Jacques Percebois insiste d’ailleurs sur l’importance du prix lissé à l’année, d’autant plus qu’un prix trop bas aurait tendance à diminuer l’intérêt pour des investissements dans la production électrique… et que la France compte « généralement sur les centrales allemandes pour faire l’appoint » lors d’une vague de froid, l’hiver.
Le prix repère du gaz augmente de 11,7 %
La nouvelle était dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Elle est effective depuis lundi dernier. Le prix repère du gaz – déterminé et analysé par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) tous les mois depuis la fin du tarif réglementé de vente du gaz – a connu une forte augmentation ce mois-ci. Sa hausse est d’environ 11,7 %, pour se situer désormais à 13 centimes par kilowattheure.
Ce changement est majoritairement imputable (à environ 55 %) à la mise en place du nouveau tarif d’acheminement du gaz : l’ATRD 7. En effet, tous les quatre ans, la CRE révise avec GRDF le montant de sa gestion du réseau via l’ARTD. Pour la nouvelle période, qui commence au 1er juillet 2024, la CRE a consenti à une hausse importante de ce péage. C’est la conséquence d’une baisse de la consommation de gaz qui fait peser l’entretien du réseau sur un plus petit nombre de consommateurs. Il s’agit également pour GRDF d’anticiper l’intégration des biogaz, qui doivent représenter 20 % du gaz consommé d’ici 2030.
Dans le viseur du RN, l’éolien cherche à se verdir
La campagne des législatives se poursuit après le premier tour de dimanche dernier, en accordant toujours une place prépondérante au secteur de l’énergie. Les promesses sont légion et occasionnent quelques surenchères, de la baisse des taxations sur les carburants à la multiplication des réacteurs nucléaires. Dans ce micmac, le secteur des énergies renouvelables (et plus particulièrement l’éolien) se retrouve sur la ligne de front.
Les inquiétudes sont nombreuses pour ses acteurs face aux projets de moratoire, alors que de nombreux emplois ont vu le jour ces dernières années autour de l’éolien en mer. La question est critique, à un moment où le secteur éolien cherche à poursuivre sa mue pour répondre aux critiques qui lui sont faites à l’installation. Ainsi, on peut constater ces dernières années une course à l’innovation et au verdissement de leurs installations. Alors que l’Ademe estime les éoliennes recyclables à 90 %, les matériaux nécessaires aux pales représentent encore un défi. Répondre à cet enjeu pourrait être essentiel pour rendre les éoliennes plus acceptables dans les discours politiques et éviter un coup d’arrêt.