Comment installer des panneaux solaires… puis valoriser votre production photovoltaïque ?

Vous souhaitez installer des panneaux solaires sur le hangar de votre entreprise ? Vous êtes contraint par l’obligation des ombrières de parking ? Vous songez à développer une production photovoltaïque ? Vous ne savez sûrement pas par quel bout prendre ce problème pour commencer… Surtout, vous vous demandez si vous allez faire une bonne opération financière avec un tel investissement. Comment être sûr de le valoriser ? 

Sur le papier, il y a bien quelques garde-fous qui vous confortent dans votre choix. Comme l’explique l’éco-organisme Soren, les panneaux sont garantis en moyenne pour 30 ans. Cet investissement aura donc un avenir. Pour autant, personne ne veut produire à perte après avoir fourni un tel effort pour diversifier son approvisionnement énergétique. Encore moins lorsqu’il s’agit d’un secteur qu’on ne maîtrise pas, qui n’est pas son cœur de métier. 

Vous avez un souci logique : vous voulez valoriser votre investissement. Or, pour être sûr de votre choix, il faut comprendre les démarches que vous allez entamer et les montages économiques requis avant de faire appel à une consultation pour une installation photovoltaïque… et rendre lisibles les devis reçus. Alors Collectif Énergie vous guide dans cette réflexion sur l’intérêt financier des panneaux solaires afin de réduire le temps de retour sur investissement et assurer la pérennité de votre budget énergétique.

Pour valoriser votre production photovoltaïque, il faut évidemment avoir une idée du prix de revente potentiel. Or, les prix sont fixés par des arrêtés gouvernementaux pour tous les panneaux installés sur bâtiment, hangar ou ombrière… et vont dépendre de votre choix stratégique de consommation. Ainsi, le montant en euros par mégawattheure est supérieur pour la vente en totalité d’une production photovoltaïque que pour la revente d’un surplus. De plus, chaque seuil de capacité en kilowatt-crête pour votre installation peut entraîner un nouveau tarif. 

Tous les trimestres, la CRE publie donc un tableau relatif à l’évolution de ces tarifs d’achat pour les installations inférieures à 500 kWc. Ils sont déterminés selon la date de raccordement au réseau de votre installation. Ils seront valables ensuite sur 20 ans.

Après plusieurs mois d’augmentation, les tarifs publiés au début de l’année 2024 ont été marqués par une baisse notable… qui a alerté le secteur et le gouvernement. En réponse, un arrêté a été publié le 5 mars pour modifier l’arrêté tarifaire précédent et éviter l’application d’une baisse de 10,2 % (coefficient de dégressivité d’urgence) sur les tranches 0-9 kWc et 100-500 kWc. La CRE souhaite par ailleurs que ce coefficient soit revu et abaissé à 5 %.

On le reconnaît : les tableaux de la CRE n’ont rien de très lisible pour un néophyte. Ta ? Pb ? Tc ? Pourquoi du vert et du violet ?

Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’en fonction du bâti existant sur lequel vous souhaitez installer vos panneaux photovoltaïques et de votre besoin (ou non) de faire de l’autoconsommation, des arbitrages sont à prévoir. Du bon dimensionnement dépendra la valorisation de votre production solaire. Les points suivants sont donc de premiers repères à connaître. 

Bien entendu, vous pouvez toujours miser sur une installation gérée par un tiers, qui valorisera votre foncier, installera les panneaux, s’occupera de la revente… En échange, le contrat pourra vous permettre de profiter d’une partie de la production ou prendre la forme d’un bail – avec la possibilité de récupérer l’installation à terme, donc.

Que ce soit pour le solaire ou l’éolien, c’est finalement un critère essentiel pour produire au maximum : votre localisation. Quel est l’ensoleillement dans votre région ? Êtes-vous bien placé pour avoir du soleil toute la journée et plus encore entre 12 h et 16 h ? Pourrez-vous orienter vos modules solaires plein sud ou seront-ils exposés plutôt sur un axe est-ouest ? Enfin, quelle inclinaison auront vos panneaux ? 

Ce degré d’ensoleillement pour vos panneaux photovoltaïques va déterminer la puissance de production de vos installations, ce qui aura une incidence sur votre taux d’autoconsommation et donc de potentielle revente. La Commission européenne a même créé un outil pour avoir une première estimation à l’année et même en fonction des jours et des saisons, selon plusieurs critères comme votre localisation. Plutôt malin de le connaître au moment de comparer des devis. 

La question suivante dépend plus particulièrement de votre ou de vos sites. Avez-vous la place pour produire énormément ? Quelle surface allez-vous allouer ? Tout dépend également de l’endroit que vous pensez utiliser, s’il s’agit d’une toiture ou d’une ombrière de parking – auquel cas la place ne sera pas perdue – ou de photovoltaïque au sol – moins cher, mais qui peut prendre un espace de votre foncier qui aurait pu être utile par ailleurs ou dans le futur, à moins que vous envisagiez de l’agrivoltaïsme. 

Dans tous les cas, des spécialistes en panneaux solaires assureront une intégration simplifiée au bâti ou au foncier de votre entreprise.

C’est la base : le solaire produit généralement avec une forme de cloche, la pointe se situant le midi. De plus, l’ensoleillement est plus important l’été. L’hiver, les journées sont plus courtes et les nuages s’amoncellent plus souvent. Le solaire n’est pas toujours à la fête. Si votre activité est saisonnière et hivernale, le photovoltaïque peut être adaptée mais dans une optique totalement différente de l’autoconsommation. C’est donc un point à bien cerner pour ne pas se tromper de cible et éviter un résultat décevant pour votre budget.

C’est la suite logique après avoir déterminé votre profil. En dimensionnant bien votre installation, vous pourrez envisager de simplement couvrir votre consommation régulière. Cela peut être le cas notamment pour des machines dont la consommation est programmable, comme avec des chauffe-eau. Votre démarche sera celle de l’autoconsommation. Elle permettra de réduire efficacement votre facture de tout ce que vous aurez consommé lors des périodes de production de votre installation. 

Cependant, si vous pensez pouvoir produire vraiment plus que votre consommation – ou ne pas pouvoir la programmer complètement sur les périodes de production –, optez pour une démarche de revente du surplus ! Il faudra alors entamer quelques démarches supplémentaires. Votre installation devra être connectée au réseau. Puis, dans ce processus, vous allez intégrer le fameux tableau de la CRE pour connaître le tarif de revente de votre production. 

Bien sûr, rien ne vous empêche de décider également de faire une production tournée à 100 % vers la revente. Votre installation photovoltaïque n’impactera pas votre profil, ni votre facture d’énergie, mais les profits générés permettront de réduire votre budget dédié à l’énergie. 

Valoriser son projet photovoltaïque, c’est aussi le faire connaître. En intégrant une part d’autoconsommation ou de revente à votre activité, vous allez pouvoir communiquer sur ce sujet et montrer que la transition énergétique n’est pas qu’un vœu pieu. Vous agissez, concrètement, et vos clients apprécieront cet effort.