Voici les faits qui ont marqué la semaine du 19 au 23 février 2024
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- semaine cruciale pour une éventuelle refonte de la taxation de l’énergie en Europe ;
- un doublement des investissements prévus pour le réseau d’électricité en France ;
- un doublement des investissements européens à prévoir pour les objectifs de décarbonation.
Semaine cruciale pour une éventuelle refonte de la taxation de l’énergie en Europe
Les dernières évolutions de la taxation des énergies en France (et les augmentations successives des accises sur le gaz puis l’électricité) ont provoqué de forts remous, en soulignant notamment le déséquilibre maintenu entre certaines énergies essentielles pour la transition et des énergies fossiles encore largement avantagées. C’est notamment la conséquence de la directive sur la taxation de l’énergie (DTE) en Europe. Adoptée en 2003, elle paraît aujourd’hui datée en n’avantageant pas les énergies décarbonées.
La présidence belge de l’UE a donc prévu de réunir les représentants en charge de l’énergie des 27 cette semaine, le 29 février, dans l’espoir d’aboutir à un accord sur une révision de cette DTE. Cependant, l’équilibre va être difficile à trouver à quelques mois seulement des élections européennes et alors que chaque pays possède un droit de veto – s’agissant d’une législation fiscale – et des intérêts propres à défendre.
La proposition avancée par la Belgique et dévoilée par Euractiv comporte ainsi un certain nombre d’exceptions au cadre global qui pourrait être posé, par exemple sur le bois et le charbon de bois. Elle comprend également la possibilité d’instaurer des mesures exceptionnelles au niveau des taxes pour limiter les augmentations en cas de flambée des prix, même pour des énergies fossiles.
Un doublement des investissements prévus pour le réseau d’électricité en France
« Depuis la naissance de RTE en 2005, jamais un tel niveau d’investissement n’avait été atteint. » Selon Laurent Martel, directeur général du pôle finance du gestionnaire de réseau, les prochaines années représentent un énorme défi pour le développement de RTE. En effet, les prévisions pour les investissements nécessaires dans le réseau électrique français font état d’un budget à hauteur de « 4 milliards [d’euros] en 2028-2029 », soit plus du double d’un budget déjà en pleine augmentation et qui va atteindre 1,88 milliards en 2024.
Depuis deux ans, il est en effet revu à la hausse de 10 % chaque année – des montants systématiquement validés par la CRE. Il s’agit notamment de permettre le raccordement des nouvelles installations d’éolien en mer, comme au large de Saint-Nazaire ou de Saint-Brieuc. Par ailleurs, RTE est confronté au besoin de réhabiliter certains réseaux, par exemple dans les Hautes-Pyrénées, pour intégrer les énergies renouvelables et réduire l’impact environnemental de ses installations.
Un doublement des investissements européens à prévoir pour les objectifs de décarbonation
Mercredi dernier, l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a publié un rapport sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 en Europe. Le constat est sans appel : il faudra prévoir des investissements massifs. Selon ce think thank, un doublement des montants réservés à la transition énergétique va être nécessaire, en appuyant notamment sur le secteur des transports mais aussi la rénovation thermique des bâtiments ou le développement des énergies renouvelables.
En parallèle, ces investissements pourraient avoir des effets bénéfiques. Le secrétariat général à la planification écologique a ainsi évalué à 400 000 le nombre de créations de poste (en France) liées au déploiement de cette transition, pour un bénéfice net de 150 000 emplois.