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Analyse et chiffres clés des marchés en France
Électricité
Le CAL BL 2023 a démarré le mois de septembre à un prix de 600 €/MWh. Vendredi 30 septembre le prix était à 551,89 €/MWh, soit une baisse de 8,02 %.
Court-terme : Les marchés de l’électricité court-terme vont, peu à peu, faire office de juge de paix sur un niveau de marché à terme encore élevé. Si le début du mois de septembre connaissait encore des prix moyens journaliers autour des 450 Euros/MWh, la tendance baissière court-terme s’accentue puisque le day-ahead moyen en Baseload n’excède pas les 300 euros/MWh depuis le 1er octobre.
Cette pression s’inscrit dans une conjonction favorable de températures encore au-dessus des normales (et prévues pour le rester encore dans les 15 prochains jours), ainsi qu’une disponibilité nucléaire en légère hausse et présentant sur le papier des conditions de remontée en charge inchangées d’ici les premiers frimas de l’hiver au 1er décembre.
À ces considérations physiques s’ajoutent également les mesures entérinées par le Conseil des Ministres de l’Énergie le 30 septembre concrétisant les projets dont nous nous faisions l’écho plus tôt en septembre. Ainsi, les technologies de production électrique dites infra-marginales, verront leur rente plafonnée au prix de 180 Euros/MWh, le surplus étant par la suite redistribué sous forme de mesures de soutien dans les pays européens respectifs.
Il est ainsi à noter une baisse sensible des cotations novembre et décembre 2022 sur le marché français en ce début du mois d’octobre.
Long-terme : Les maturités plus long-terme comme Cal23 connaissent une dynamique stabilisatrice plutôt latérale, confortée d’un côté par les mesures interventionnistes de la Commission Européenne mais toujours défensives vis-à—vis de la réalité de l’approvisionnement gazier et de la disponibilité nucléaire l’hiver prochain.
Le premier trimestre 2023 (Q1-23 Baseload) tente péniblement et sans conviction de percer le seuil des 900 Euros/MWh connu encore à la mi-septembre, alors que, dans le même temps, son homologue allemand cote à 520 Eur/MWh. Un large différentiel donc dans un contexte où le scénario de disponibilité nucléaire et de remontée en charge, proposé par EDF début septembre, peine encore à convaincre par son réalisme. Le marché français reste encore frileux à suivre la dynamique baissière engagée alors que c’est bien le prix moyen du premier trimestre 2023 (tant gaz qu’électricité) qui conduira vraisemblablement la suite des développements sur les marchés de gros.
Le Cal2024 Baseload résiste quant à elle tout au long du mois de septembre poussée par un effet de contagion des fondamentaux de cet hiver vers l’hiver prochain. Elle sort lentement de son canal haussier moyen-terme pour tenter de retrouver des zones de stabilisation plus bas.
Le Cal23 Baseload France cote le 30 septembre à 552 Euros/MWh, tandis que Cal 24 se stabilise à son plus bas depuis deux mois à 258,50 Euros/MWh.
Gaz
Le TTF 2023 a démarré le mois de septembre à un prix de 196,40 €/MWh. Vendredi 30 septembre le prix était à 182,87 €/MWh, soit une baisse de 6,89 %.
[NDLR : nous enrichissons notre note de marché avec l’évolution mensuelle du prix PEG puisque ce dernier est actuellement plus intéressant que le TTF.]
Le prix PEG CAL 2023 a ouvert jeudi 1er septembre à un prix de 186,15 €/MWh. Vendredi 30 septembre le prix était à 164,12 €/MWh, soit une baisse de 11,83 %.
Court-terme : Les marchés courts-termes européens se distinguent par deux grandes tendances de fond depuis le début du mois de septembre. Un grand différentiel de prix entre la zone France et les zones BénéLux/Allemagne/Pays-Bas, poussé par une arrivée GNL soutenues aux différents terminaux méthaniers français et une stratégie de remplissage des stocks gaziers ambitieuse mais couronnée de succès, bien en avance des objectifs initiaux.
La France connait donc régulièrement des prix court-terme sous la barre des 100 Euros/MWh tandis que les zones plus exposées aux coupures de gaz russe peinent aux 200 Euros/MWh.
La deuxième tendance est bien évidemment le contexte politique engagé par la Commission Européenne sur le plafonnement possible des prix et perturbé par maints événements majeurs au cours du mois tel l’explosion des deux gazoducs en Mer Baltique et la montée en puissance de la rhétorique belliqueuse entre les États-Unis et la Russie.
Malgré ce contexte de tension, le gaz naturel voit son prix sur le court-terme baisse de manière continue loin des records de la fin août. La volatilité infra-mensuelle se fait moins exacerbée qu’auparavant et le mois d’octobre 2022 coté en septembre voit son prix divisé par deux entre le 1er et le 30. Les températures cléments de ce début d’automne délivrent sur le court-terme le système gazier de tensions possibles tout en permettant de conserver les stocks pour des périodes ultérieures plus exposées en janvier-février 2023.
Long-terme : Sur le calendaire, la tendance de fond baissière est moins marquée même si malgré tout présente. De timides essais de percée sous les 160 Euros/MWh pour Cal 2023 se sont avérés infructueux puis reportés en raison des développements politiques du mois dernier. Comme sur l’électricité, l’attention est focalisée sur la continuité d’approvisionnement, la compétition pour l’accès à la molécule face à l’Asie et notamment durant la période la plus sensible du début d’année 2023. Ainsi, en cas de baisse plus soutenu, il faudra attendre la matérialisation des économies d’énergie annoncées ainsi qu’une surveillance accrue de l’accès au GNL durant toute la période hivernale.
Cal23 PEG termine le mois de Septembre à 164 Euros/MWh et Cal 2024 juste sous la barre des 120 Euros/MWh.
Revue mensuelle de septembre 2022 :
Que s’est-il passé durant le mois de septembre ? Quelles informations essentielles ont influencé les marchés ?
- Solidarité européenne : l’Allemagne et la France procéderont à des échanges énergétiques en cas de besoin ;
- Marché européen de l’électricité : cette réforme radicale qui pourrait tout changer ;
- Face à une pénurie d’énergie, la Chine mise sur le charbon ;
- Prix de l’énergie et approvisionnement : prévisions et mesures pour l’hiver 2022-2023 ;
- Baromètre de l’énergie : les stocks de gaz vers le maximum technique, le nombre de réacteurs à l’arrêt stagne ;
- Budget 2023 : fonctionnaires, inflation, énergies… Les principales annonces du gouvernement ;
Nous revenons sur deux faits qui ont marqué le mois dernier.
L’Allemagne et la France vont procéder à des échanges énergétiques en cas de besoin
Le président français Emmanuel Macron a annoncé lundi 5 septembre que la France allait accentuer ses livraisons de gaz alors que l’Allemagne pourra approvisionner la France en électricité en cas de situation de pénurie. Ces déclarations viennent renforcer la solidarité européenne exprimée ces derniers mois face au risque de pénurie énergétique de l’hiver prochain.
Budget 2023 : fonctionnaires, inflation, énergies… Les principales annonces du gouvernement
Le lundi 26 septembre, Le ministre de l’Économie, Bruno le Maire, a présenté le projet de budget pour 2023. Il se dit vouloir tracer une « ligne rouge ». Un message à destination des députés et sénateurs, qui devront débattre du texte, s’expliquant par la hausse de la dette, qui devrait approcher les 60 milliards d’euros pour l’an prochain.
Le gouvernement a dévoilé trois textes fondamentaux en Conseil des ministres :
- Le projet de loi de finances 2023 (PLF)
- Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)
- Le projet de loi sur « l’accélération des énergies renouvelables ».
Pour en savoir plus : https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/budget-2023-fonctionnaires-inflation-energie-les-principales-annonces-du-gouvernement_2180856.html