Suivi hebdo du 31 oct au 4 nov 2022 : les Français ont fortement réduit leur consommation d’énergie

Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 31 octobre 2022 au prix de 502,95 €/MWh pour fermer vendredi 4 novembre à 496,04 €/MWh, soit une baisse de 1,37 %.

Court-terme : le prix journalier de l’électricité connait un rebond le vendredi 4 novembre en raison d’une baisse des températures plus marquée que les jours précédents. Cependant, la moyenne des prix depuis le 23 octobre dernier reste sensiblement sous la barre des 200 €/MWh avec des enchères avoisinant les 130 €/MWh en Baseload toute la semaine. L’évolution la plus intéressante est à noter sur le cours du mois de décembre 2022 qui poursuit sa percée baissière en ligne avec les attentes relativement basses actuellement sur les marchés courts-termes. Ainsi le 21 octobre dernier, Décembre 2022 quittait les 1000 €/MWh pour coter en début de semaine le 7 novembre autour des 658 €/MWh à l’ouverture. Un développement d’autant plus intéressant que plus tôt la semaine dernière, EDF indiquait un nouveau retard dans le démarrage de 4 réacteurs nucléaires prévus pourtant pour recommencer leur production avant le début de notre hiver météorologique.

Long-terme : les cotations calendaires restent relativement stables toute la semaine après un plus bas enregistré le 1er novembre et notamment un Cal 2023 Baseload enregistré à 465,70. La tendance baissière semble toutefois se poursuivre puisque l’ouverture des marchés le 7 novembre voit la plupart des cotations atteindre des plus bas sur les quatre mois précédents.

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 31 octobre 2022 au prix de 142,28 €/MWh pour fermer vendredi 4 novembre à 124,04 €/MWh, soit une baisse de 12,82 %.

[NDLR : nous enrichissons notre note de marché avec l’évolution hebdomadaire du prix PEG puisque ce dernier est actuellement plus intéressant que le TTF]

Le prix PEG CAL 2023 a ouvert lundi 31 octobre 2022 au prix de 130,41 €/MWh pour fermer vendredi 4 novembre à 111,73 €/MWh, soit une baisse de 14,32 %.

Court-terme : si la fin octobre avait constaté des prix du gaz très bas dans un contexte climatique favorable et des cotations avoisinant les 20 €/MWh, la semaine dernière voit la situation se normaliser avec un retour des cotations journalières proches des 40/50 €/MWh. La cotation de Décembre 2022 démarre la semaine à un plus bas enregistré le 1er novembre à 97,20 €/MWh, mais se reprend pendant la semaine pour clôturer légèrement au-dessus des 105 €/MWh. La dynamique baissière se confirme au démarrage de cette semaine.

Long-terme : du côté des cotations saisonnières comme Summer 2022 (du 1er avril au 1er octobre), la semaine clôture sur une baisse sensible et une détente généralisée sur toutes les cotations à terme qui semblent trouver de nouveaux paliers de stabilisation dans l’attente des prochains développements.
Cal 2023 PEG passe de 130 €/MWh le 28 octobre à 112 €/MWh le 4 novembre, tandis que Cal 2024 baisse de 103 à 91,40 € sur la même période.

Les actualités de la semaine dernière se concentrent sur :

• Les Français qui ont fortement réduit leur consommation d’énergie sur le mois d’octobre ;
• EDF qui ne peut pas prendre plus de retard sur le redémarrage de ses réacteurs ;
• Un rappel sur les aides du gouvernement français concernant l’énergie.

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 31 octobre au 4 novembre, bonne lecture.

Les Français ont fortement réduit leur consommation d’énergie sur le mois d’octobre

Les Français ont baissé leur consommation de gaz de 35 % et d’électricité de 6 % par rapport à l’automne 2021. Météo France a enregistré des températures supérieures de 3,5 degrés à la moyenne sur ce mois. La baisse de consommation d’énergie n’est cependant pas uniquement due à ces températures hautes mais également à un prix de l’énergie dissuasif.

Autre hypothèse, les Français auraient-ils intégré, dans leurs comportements, les besoins de sobriété énergétique lancé par le gouvernement ?

EDF qui ne peut pas prendre plus de retard sur le redémarrage de ses réacteurs

L’énergéticien français n’a plus de marge de manœuvre dans son calendrier de redémarrage des réacteurs. Vendredi 4 novembre, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a demandé à EDF de retardcer de 2 mois le démarrage de quatre réacteurs (Chooz, Penly et Cattenom). Cette nouvelle vient bousculer le calendrier des reprises des réacteurs.

Il reste encore 25 réacteurs à l’arrêt, au 1er janvier 2023, 10 infrastructures seront encore à l’arrêt dans le meilleur des scénarios.

Rappel sur les aides du gouvernement français concernant l’énergie.

Voici les aides aux entreprises prévues par le gouvernement pour 2022.

Electricité

TICFE et ARENH : toutes les entreprises bénéficient de la baisse de la fiscalité sur l’électricité (TICFE à son minimum légal européen et du mécanisme d’ARENH (120 TWh) ;

Bouclier tarifaire : Les TPE de moins de 10 salariés et de moins de 2 millions d’euros de CA et ayant un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kVA sont éligibles au bouclier tarifaire des particuliers ;

Guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz : toutes les entreprises peuvent accéder au guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz. Ce guichet est accessible via impots.gouv.fr.

Gaz

Toutes les entreprises peuvent accéder au même guichet d’aide. Les critères relatifs au gaz seront (comme pour l’électricité) simplifiés fin novembre 2022.

Voici les aides aux entreprises prévues par le gouvernement pour 2022.

Electricité

TICFE et ARENH : toutes les entreprises bénéficient de la baisse de la fiscalité sur l’électricité (TICFE à son minimum légal européen et du mécanisme d’ARENH (100 TWh) ;

Bouclier tarifaire : Les TPE de moins de 10 salariés et de moins de 2 millions d’euros de CA et ayant un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kVA sont éligibles au bouclier tarifaire des particuliers ;

Amortisseur d’électricité pour une partie des TPE et pour toutes les PME : les TPE non protégées par le bouclier tarifaire car elles ont un compteur supérieur à 36 kVA et toutes les PME vont bénéficier d’un nouveau dispositif d’amortisseur électricité :

• Ces entreprises, qu’elles aient déjà signé un contrat ou qu’elles soient en cours de renouvellement bénéficieront du mécanisme dès lors que le prix du mégawattheure de référence pour la part d’approvisionnement au marché de leur contrat est supérieur à un niveau de 325€/MWh.
• Cet amortisseur se matérialisera par une aide forfaitaire sur 25 % de la consommation des entreprises, permettant de compenser l’écart entre le prix plancher de 325€/MWh et un prix plafond de 800€/Mwh.
• L’amortisseur sera plafonné à 800€/Mwh afin de limiter l’exposition du budget de l’Etat à la flambée des prix : l’aide maximale serait donc d’environ 120€/MWh pour les entreprises concernées.
• La réduction de prix induite par l’amortisseur électricité sera automatiquement et directement décompté de la facture d’électricité de l’entreprise. Une compensation financière sera versée aux fournisseurs d’énergie par l’Etat via les charges de service public de l’énergie.
• Les modalités de fonctionnement de cet amortisseur tarifaire seront déterminées par voie réglementaire.

Le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité pour les ETI et les grandes entreprises

Pour les ETI et les grandes entreprises, le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité sera prolongé en 2023.

Gaz 

Le guichet d’aide au paiement des factures de gaz : toutes les entreprises auront accès, en 2023, au même guichet d’aide au paiement des factures de gaz dont les critères seront simplifiés fin novembre 2022.