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7 décembre 2021

Suivi hebdo du 29 novembre au 03 décembre : Un marché de plus en plus tendu à l’approche de la fin de l’année

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Gaz

Semaine volatile pour le marché du gaz. Le TTF 2022 a ouvert à 53,85 €/MWh Lundi 29/11 pour finir à 57,21 €/MWh le vendredi 03/12, soit une hausse de 6,25 %.

Les prix ont oscillé entre des tendances baissières et haussières la semaine dernière. La baisse reflétait les inquiétudes du marché concernant la propagation de la nouvelle variante du coronavirus Omicron, tandis que la hausse était plus liée à des fondamentaux.

À noter que les niveaux de stockages de gaz en Europe sont inférieurs à 67 % (soit 17 % moins remplis que la moyenne des 5 dernières années). De plus, la déception du marché concernant les volumes russes, qui ne répondent pas aux promesses de Poutine, ainsi que le retardement de la mise en ligne du nouveau gazoduc NS2 rendent le marché plus tendu au niveau de l’offre.

Électricité

Le marché de l’électricité a subi une volatilité plus élevée que celle du marché du gaz. Le Baseload CAL 2022 a ouvert à 164,69 €/MWh lundi matin pour finir à 180,72 €/MWh vendredi soir, soit une hausse de 9,73 %.

Les prix de l’électricité, à long terme, ont été plus corrélés à ceux du CO2. Le prix de ce dernier a battu un nouveau record dépassant les 80€/t. Suite aux déclarations du gouvernement allemand, concernant une éventuelle mise en place d’un prix plancher à 60€/t, les prix n’ont plus cessé d’augmenter.

Drivers

Les faits marquants de la semaine

La flambée des prix du gaz rend Gazprom patient face au retard de Nord Stream 2

Les revenus exceptionnels provenant des prix élevés du gaz en Europe signifient que Gazprom ne commencera pas à pomper le gaz à travers le gazoduc Nord Stream 2 avant la certification et ne poussera pas l’Allemagne à accélérer le processus, selon deux sources.

Pomper du gaz sans l’approbation allemande ne ferait encourir qu’une amende modeste, cependant l’Allemagne obtient un nouveau leadership politique prochainement et les liens entre la Russie et l’Occident sont sévèrement tendus. « Nous ne voulons pas demander une approbation plus rapide pour le pipeline. Maintenant, c’est l’Allemagne qui est responsable », a déclaré une source sous condition d’anonymat.

La même source a déclaré que Gazprom, le plus gros contribuable russe, et le Kremlin étaient également désireux de comprendre comment les liens avec le nouveau gouvernement allemand évolueraient après le départ d’Angela Merkel, qui a soutenu Nord Stream 2.

Le Kremlin a déclaré publiquement qu’il ne considère pas le processus de certification comme politique, qu’il comprend qu’il est complexe et que la Russie doit être patiente.

 

La deuxième source a déclaré que Gazprom « se sentait bien » et s’attendait à ce que le marché du gaz de l’année prochaine reste aussi à court de gaz qu’il l’est actuellement, ayant pour effet de maintenir les prix élevés. Les approvisionnements supplémentaires de Gazprom n’étaient pas encore opérationnels, a indiqué la source.

Le monopole russe des pipelines d’exportation de gaz, qui fournit 35 % des besoins européens, affirme qu’il respecte les engagements contractés, information que les principaux clients européens ont confirmé à Reuters. Mais les politiciens européens, sous la pression des consommateurs qui font face à une hausse des factures de chauffage d’hiver, disent que la Russie pourrait fournir plus et utilise les prix du gaz comme levier dans un différend sur le Nord Stream 2 soutenu par Gazprom.

Gazprom, qui a nié ces propos, a déclaré lundi un bénéfice net trimestriel record de 8 milliards de dollars pour le 3ème trimestre (de juillet-septembre), reflétant les prix élevés du gaz naturel. Il a dit qu’il s’attendait à des gains encore plus élevés au cours des prochains mois.

Le pipeline, qui doublera les capacités d’exportation de gaz russe vers l’Europe via la mer Baltique, est opposé par l’Ukraine, qui risque de perdre des droits de transit lucratifs, et par de nombreux politiciens occidentaux qui disent que Moscou utilise l’énergie comme une arme politique, ce qu’elle nie.

La Russie a terminé la construction du pipeline en septembre et a rempli une de ses deux lignes de gaz en attendant l’approbation de l’Allemagne. Le régulateur a déclaré en novembre qu’il suspendait le processus de certification parce que le consortium suisse derrière le projet avait besoin de former une société de droit allemand pour obtenir un permis d’exploitation.

Selon des sources, la suspension pourrait retarder le début des opérations jusqu’en mars de l’année prochaine. Un responsable de Gazprom a déclaré, lors d’une conférence téléphonique lundi 29/11, que la société d’exploitation du pipeline, Nord Stream 2 AG, a été en contact étroit avec le régulateur allemand sans s’avancer sur une future date de démarrage.