La Cop29 parvient à un accord… sans satisfaire personne
Grâce à deux jours de prolongations, la Cop29 organisée à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est terminée ce dimanche sur un accord financier pour aider les pays du Sud dans l’adaptation au changement climatique. Mais depuis cette annonce, aucun participant ne semble pouvoir se satisfaire ni des annonces, ni de la manière dont elles ont été conclues ou des perspectives qu’elles laissent vis-à-vis du dérèglement climatique et de la sortie des énergies fossiles.
300 milliards par an
Le volet financier était l’un des principaux enjeux de cette Cop. Il n’aura clairement pas répondu aux attentes des pays pauvres, qui en attendaient plus de 1000 milliards par an. Les pays développés, désignés comme « responsables historiques du changement climatique », ont limité leurs efforts à 300 milliards par an. En effet, les pays riches voulaient inclure la contribution de financements privés ou via des taxes mondiales – mentionnées par l’accord final –, mais également ouvrir le cercle des contributeurs à d’autres pays émetteurs de gaz à effet de serre. Cela visait quelques pays émergents et producteurs de pétrole, mais surtout en premier lieu la Chine. Cette dernière y échappe finalement. La liste des pays contributeurs n’a pas été élargie. La participation d’autres pays à ce fonds d’aides reste ainsi « volontaire », au bon vouloir de chacun.
La sortie des énergies fossiles au ralenti
Il y a un an, pour la première fois, le texte issu d’une Cop faisait mention d’une transition « hors des énergies fossiles ». Même si cet aspect n’était pas contraignant, il permettait de donner une ligne d’horizon. La présidence de cette Cop29 a préféré repousser le problème, craignant de ne pouvoir aboutir un consensus. Ainsi, cette mention a disparu du texte final adopté à Bakou. François Gemenne, interrogé par l’AFP, regrette ce recul immédiat : « On pouvait s’attendre a minima à une reprise des termes de la COP28 et on ne l’a même pas obtenu. » Il s’agissait pourtant d’un des principaux points défendus par l’Union européenne, qui voulait également qu’un suivi annuel de la sortie du pétrole, du gaz et du charbon soit mis en place.
Le sujet pourrait être à nouveau négocié dans les prochains mois lors d’autres réunions multilatérales, comme celle des négociateurs qui se tiendra en juin 2025 en Allemagne.
Source : Connaissance des énergies.