Voici les faits qui ont marqué la semaine du 16 au 20 septembre
L’actualité dans le secteur du gaz et de l’électricité la semaine dernière se concentre sur :
- Le financement du nucléaire suspendu aux choix européens… et dans la crainte d’une nouvelle taxe EDF ;
- La Norvège inaugure son terminal de stockage de CO2 ;
- Cordemais ne se convertira pas, Saint-Avold passera au gaz ;
- En Savoie, l’agrivoltaïsme sur élevage est mis à l’étude alors que l’Afnor lance sa labellisation
Le financement du nucléaire suspendu aux choix européens… et dans la crainte d’une nouvelle taxe EDF
Le départ de Thierry Breton de la Commission européenne pourrait provoquer des remous dans la relance du nucléaire en Europe, en tout cas dans la forme envisagée et défendue par le représentant français. En effet, l’avenir du Nuclear Act – qui avait été présenté en avril dernier – aurait du plomb dans l’aile alors que la nouvelle équipe de commissaires européens s’apprête à prendre ses fonctions. Même auprès des partisans de l’atome, le soutien à un texte dédié est en berne.
Dans les faits, l’heure est plutôt à la normalisation du programme nucléaire et à sa banalisation aux côtés des autres énergies décarbonées. De plus, lors de la présentation de ses orientations politiques, Ursula von der Leyen a mobilisé l’idée d’un Clean Industrial Act, dans lequel les partisans du nucléaire espèrent trouver leur place. Selon les personnes interrogées sur le sujet par Euractiv, il s’agit ainsi de « mettre fin aux discriminations que subit le nucléaire » et de lui assurer entre autres des cibles de développement sur le continent et l’assurance de financements solides en l’adossant aux renouvelables.
Néanmoins, au niveau du financement, EDF craint l’arrivée d’une taxe sur les centrales de production électrique. L’énergéticien estime que cela nuirait à sa capacité d’investissement. Son PDG Luc Rémont s’est cependant montré confiant en déclarant vouloir aboutir avant la fin de l’année à un accord avec le gouvernement pour financer les nouveaux réacteurs nucléaires – tout en restant dans le cadre fixé par l’UE.
Enfin, hors de France, le nucléaire mondial cherche à s’appuyer davantage sur des financements privés et bancaires pour permettre sa relance. Cela passe notamment par des PPA longue durée. Ainsi, la centrale de Three Mile Island pourrait redémarrer cinq ans après son arrêt… à la demande de Microsoft, qui cherche à alimenter en énergie ses centres de données.
La Norvège inaugure son terminal de stockage de CO2
Le principe de la captation du carbone a été particulièrement défendu lors de la dernière Cop, afin de réduire l’impact des énergies fossiles. L’idée de transporter et de stocker les émissions de CO2 des grands industriels poursuit donc son chemin et se concrétise en Norvège. Ainsi, la première usine du genre, « Northern Lights », vient d’être inaugurée à côté de Bergen. Ce projet prévoit d’entreposer sous la mer, à 2 600 mètres de profondeur, du CO2 en provenance d’une cimenterie proche. Plusieurs contrats avec des acteurs européens ont également été signés pour acheminer et stocker du CO2 liquéfié.
En France, la CRE vient de rendre publiques ses 11 recommandations issues de son nouveau groupe de travail sur la captation du CO2. Elle suggère principalement de travailler sur les investissements nécessaires et sur l’acceptabilité sociale de tels projets.
Cordemais ne se convertira pas, Saint-Avold passera au gaz
Alors que la dernière centrale à charbon du Royaume-Uni a tiré sa révérence ce 30 septembre 2024, celles en France ont connu la semaine dernière un énième changement de cap quant à leur conversion.
EDF a longtemps envisagé un passage à la biomasse pour conserver ces moyens de production après la sortie programmée du charbon. Finalement, à Cordemais en Loire-Atlantique, la centrale électrique devrait fermer ses porter pour laisser place à une usine de tuyaux pour les EPR2. La centrale de Saint-Avold, de son côté, passera au gaz à partir de 2027.
En Savoie, l’agrivoltaïsme sur élevage est mis à l’étude alors que l’Afnor lance sa labellisation
La société Voltalia, spécialiste de l’agrivoltaïsme, vient de mettre en place un démonstrateur sur un terrain d’élevage bovin en Haute-Savoie. Pendant cinq ans, le comportement des animaux et la qualité de leur production sous plus de 1000 m² de panneaux photovoltaïques seront ainsi scrutés. Ce test grandeur nature arrive dans un contexte de développement de l’agrivoltaïsme, avec la publication au printemps de son décret d’application et l’annonce fin septembre d’une labellisation des projets sur élevage par l’Afnor à compter du mois d’octobre.