Voici les faits qui ont marqué la semaine du 20 mai au 2 juin
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- Emmanuel Macron officialise la reprise des activités nucléaires de GE par EDF ;
- La CRE publie son rapport sur les interconnexions françaises ;
- Les centres de données, futur problème pour la demande électrique ? ;
- Une coentreprise entre Eiffage et Entech pour le stockage d’énergie.
Emmanuel Macron officialise la reprise des activités nucléaires de GE par EDF
Le gouvernement poursuit et accélère sa reprise en main du nucléaire et sa volonté de relancer le secteur. Depuis le discours d’Emmanuel Macron à Belfort en 2022 (sur le site de General Electric) qui mettait en exergue ce choix stratégique du nucléaire, la reprise des turbines Arabelle était attendue. Après de longues tractations liées notamment au contexte géopolitique, c’est désormais officiel : dix ans après le transfert des activités nucléaires d’Alstom à GE, 70 % de celles-ci (soit dans 16 pays, à l’exception des États-Unis) repassent sous la bannière française via EDF. Le géant de l’électricité devrait à cette occasion créer une filiale dédiée.
Pour l’exécutif, il s’agissait avant tout de consolider toute la chaîne de production du nucléaire, de l’approvisionnement à l’exploitation, et d’assurer la souveraineté énergétique du pays. Cette acquisition « accompagne la relance de la construction de réacteurs nucléaires dont l’Europe a besoin pour sa décarbonation et sa souveraineté énergétique », estime ainsi le PDG d’EDF Luc Rémont. Cependant, si ce rachat permet de récupérer ce « joyau technologique », une partie de sa technologie demeure sous le contrôle des États-Unis.
Désormais, le président de la République espère pouvoir avancer sur la construction de nouveaux réacteurs EPR à l’horizon 2035 en France et en Europe. De nouvelles annonces en ce sens sont attendues avant la fin de l’année, alors que la visite d’Emmanuel Macron à la centrale de Flamanville a été de nouveau reportée.
La CRE publie son rapport sur les interconnexions françaises
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié jeudi dernier son rapport sur les interconnexions françaises de gaz et d’électricité pour la période 2020-2023, traversée par la crise de l’énergie et la moindre production des centrales nucléaires de l’Hexagone. Ce rapport souligne notamment l’importance de la solidarité européenne et de l’intégration dans l’UE pour limiter la flambée des prix. En effet, ces échanges entre les pays ont permis de répondre efficacement aux besoins lors de périodes de tension entre l’offre et la demande.
Par ailleurs, le développement de ces interconnexions (et le rôle central de la France) doit aller de pair avec l’émergence du renouvelable dans le mix énergétique du continent pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En effet, ces échanges permettent entre autres de profiter de l’effet de foisonnement – avec des exportations de production solaire lorsqu’il y a plus de soleil en Espagne qu’en Allemagne, par exemple. Enfin, selon la CRE, sans ces importations, la France aurait été déficitaire en électricité de 8 % en 2022.
Les centres de données, futur problème pour la demande électrique ?
L’explosion des demandes de raccordement pour des centres de données risque-t-elle de menacer l’équilibre électrique en France ? Depuis plusieurs mois, selon certains analystes, c’est un véritable goulot d’étranglement qui s’est créé au niveau des demandes de raccordement. Les centres de données, particulièrement énergivores – et plus encore dans le cadre du développement de l’IA –, requièrent toujours plus d’électrons. Et même si la France est historiquement en surproduction – excepté en 2022, voir ci-dessus –, le rythme de croissance de la demande en électricité pour ce secteur pourrait à court terme être un véritable problème pour maintenir l’équilibre du réseau.
Une coentreprise entre Eiffage et Entech pour le stockage d’énergie
L’entreprise quimpéroise Entech, spécialisée dans les énergies renouvelables tant pour leur installation que pour leur pilotage ou leur stockage, poursuit la diversification de ses offres. Elle a annoncé, fin mai, la création d’une coentreprise avec Eiffage Énergie Systèmes pour développer le stockage par batteries. Il s’agit de conduire des projets reliés au réseau haute tension, à l’échelle régionale et nationale. « Le stockage d’énergie est en effet un corollaire direct de la croissance massive des renouvelables dans notre mix énergétique », a ainsi déclaré Ludovic Duplan, président d’Eiffage Énergie Systèmes.