Voici les faits qui ont marqué la semaine du 22 au 28 avril
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- l’hydrogène, miroir aux alouettes de la transition énergétique ;
- Emmanuel Macron défend « l’Europe de l’atome » depuis la Sorbonne ;
- le stockage par batterie croît… et doit encore croître ;
- les députés européens votent pour sortir du traité de l’énergie.
L’hydrogène, miroir aux alouettes de la transition énergétique ?
La production d’hydrogène pour fournir une énergie propre, décarbonée et permettant de sortir des énergies fossiles revient comme une antienne, régulièrement, dans les discussions sur l’avenir de l’énergie. Pour autant, son développement patine encore. Comme le révèle Le Monde, la filière de l’hydrogène bas carbone ne parvient pas à sortir de ses difficultés. Les investissements sont colossaux – jusqu’à 360 GW au niveau mondial – mais 12 GW seulement seraient sur le point de devenir effectifs. En parallèle, le prix de cette énergie ne semble pas encourager les industriels à se tourner vers cette solution, malgré des infrastructures qui se mettent en place, comme entre la France et l’Allemagne.
Alors, l’hydrogène est-il sur le point de devenir une énergie mort-née ? Le podcast « Chaleur humaine » est revenu la semaine dernière sur les enjeux liés à la production d’hydrogène. Si le volume de stockage rend son utilisation pure assez compliquée, même dans les prochaines années, pour certains secteurs comme l’aéronautique, l’hydrogène peut apporter quelques solutions selon la chercheuse Ines Bouacida. Son utilisation serait en particulier bienvenue pour décarboner certains process industriels lourds, par exemple dans l’aciérie. C’est le modèle défendu par le projet Hybrit de SSAB, en Suède, qui pourrait ouvrir la voie à une réduction nette des émissions de CO2 de la métallurgie, un secteur énergivore difficile à décarboner. Ainsi, selon la chercheuse, le développement de l’hydrogène doit surtout servir à répondre à des problématiques très ciblées, là où il est difficile de faire autrement.
Emmanuel Macron défend « l’Europe de l’atome » depuis la Sorbonne
Le 25 avril, le président de la République a tenu à la Sorbonne un long discours fleuve sur le futur de l’Europe. Le président français a souligné l’importance de l’électrification du continent dans une perspective zéro carbone à l’horizon 2050. Son souhait est de faire de l’UE un marché de la « libre circulation des électrons décarbonés ». En dressant le bilan des dernières années et des dernières réformes au niveau de l’Union européenne, Emmanuel Macron a également insisté sur l’importance du Green Deal pour planifier la « transition [climatique et énergétique] », tout en rappelant qu’il fallait « prévoir la politique d’investissement qui [irait] avec ». À ce titre, la France défend l’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique, entre projets EPR dans différents pays et développement des interconnexions vers l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Irlande.
Le stockage par batterie croît… et doit encore croître
Autre solution espérée pour décarboner l’énergie, le stockage de l’électricité par batterie – complémentaire de sources d’énergie non pilotables comme l’éolien et le solaire – bat régulièrement ses propres records. Ainsi, l’Agence internationale de l’énergie estime que sa croissance a atteint 130 % entre 2022 et 2023. Une augmentation qui s’est traduite par des pics de consommation issue d’une énergie stockée, parfois pendant plusieurs heures, comme en Californie au début du mois d’avril (en anglais). Cependant, les efforts à fournir pour atteindre les objectifs fixés restent très élevés. L’AIE estime qu’il faudra multiplier par six la puissance disponible de batteries avant 2030.
Les députés européens votent pour une sortie de la Charte de l’énergie
Le traité international sur la Charte de l’énergie était considéré depuis plusieurs années déjà comme un frein à la transition énergétique, car trop protecteur des énergies fossiles. En effet, ce traité permettait à une entreprise de poursuivre un État en cas de changement de politique énergétique. Plusieurs pays, dont la France, avaient donc déjà annoncé leur retrait de l’accord. L’Union européenne a finalement fait un pas vers une sortie coordonnée après un vote nettement majoritaire des eurodéputés. Les États membres favorables à une modernisation du traité gardent néanmoins la possibilité d’en rester signataires.