Norme ISO 50001 : adoptez le management de l’énergie

Pour diminuer vos factures, pour réduire votre consommation et pour utiliser uniquement l’énergie dont vous avez besoin et ne pas vous perdre dans des déperditions non pérennes, vous devez viser l’efficacité énergétique. Pour cela, vous devez entrer dans une démarche de management de l’énergie, qui vous permettra de comprendre ce que vous consommez, de mesurer concrètement les gains opérés et de poursuivre ces efforts. La norme ISO 50001 est un levier astucieux pour guider vos équipes doucement et durablement vers ce monde nouveau et vertueux : le système de management de l’énergie (SMEn).

Ce que la norme ISO 50001 propose, c’est de donner un cadre à des pratiques vertueuses. Sur le site de l’organisation internationale des normes ISO, le cadre d’exigences pour la norme ISO 50001 est décrit comme devant permettre aux organismes de : 

• « élaborer une politique pour une utilisation plus efficace de l’énergie ; 
• fixer des cibles et des objectifs pour mettre en œuvre cette politique ; 
• s’appuyer sur des données pour mieux comprendre les problèmes liés à la consommation d’énergie et prendre des décisions pour y remédier ; 
• mesurer les résultats ; 
• examiner l’efficacité de la politique ; 
• améliorer en continu le management de l’énergie. » 

Il ne s’agit donc pas d’objectifs précis et chiffrés, comme dans le cadre du décret tertiaire. Il faut envisager la norme ISO 50001 comme un mode d’emploi adaptable pour que toutes les entreprises puissent accéder à un management de l’énergie réfléchi, cadré et donc efficace. La norme peut donc s’intégrer à votre entreprise, quelle que soit sa taille et son secteur d’activité.

Tous les quatre ans, les entreprises de plus de 250 salariés et dont le chiffre d’affaires dépasse les 50 millions d’euros et le bilan annuel les 43 millions d’euros doivent effectuer un audit énergétique. Le fait d’être certifié ISO 50001 vous en dispense, puisque votre consommation énergétique est mesurée régulièrement dans le cadre de la norme. 

De plus, pour les entreprises énergivores, l’Union européenne a publié fin 2023 une directive sur l’imposition d’un système de management de l’énergie à compter de 2027 pour les entreprises consommant plus de 85 TJ (soit 22,6 GWh/an). Vous pouvez anticiper cette obligation dès maintenant, en bénéficiant d’aides dédiées. 

La première étape d’un système de management de l’énergie est votre volonté de le mettre en œuvre. Il s’agit de s’engager dans une démarche pour déterminer le périmètre d’action, en fonction du contexte de votre secteur d’activité. Quel est votre rapport à l’énergie ? De quels process industriels dépendez-vous ?

C’est en définissant les contours de votre energy management par la nomination d’un référent énergie et en planifiant les objectifs opérationnels que vous allez pouvoir avancer vers la norme ISO 50001. Vous aurez une méthode robuste pour le déploiement d’un système de management de l’énergie, qui sera géré dans sa globalité de façon cohérente par l’ensemble de l’entreprise.

Cette démarche peut s’inscrire en complémentarité ou en synergie avec d’autres actions que vous pourriez avoir déjà accomplies, comme l’installation d’une GTB (gestion technique du bâtiment) ou la révision de vos équipements pour produire de la chaleur. Il est donc utile d’estimer en amont votre distance à la norme, car les efforts à fournir pourraient être moins importants que ce que vous imaginiez.

Une fois vos objectifs clairement définis, vous allez d’abord établir une cartographie des dépenses énergétiques de votre activité. Ce premier bilan vous permettra de mettre le doigt sur l’ensemble de vos consommations, d’analyser vos besoins récurrents en énergie et d’identifier des éventuelles déperditions ou axes d’amélioration.

Il s’agit de déterminer en particulier les postes où des gains peuvent être effectués, soit parce qu’il s’agit d’un process particulièrement énergivore, soit parce que des économies peuvent facilement être mises en place.

La finalité du management de l’énergie est de pouvoir suivre et mesurer vos économies d’énergie. Cela repose sur le déploiement d’indicateurs de performance énergétique spécifiques, par exemple sur la consommation de votre chauffage, de votre climatisation, d’une ligne de production, etc.

Grâce aux données récupérées et centralisées, votre politique de management de l’énergie va devenir mesurable. Vous allez constater les effets des investissements que vous pourriez accomplir quant à l’utilisation du chauffage dans les bâtiments, la gestion de vos machines, la production de chaleur pour vos process industriels…

La norme ISO 50001 donne ainsi un cadre de référence, dans lequel vous allez systématiquement pouvoir agir lorsqu’il sera question de vos dépenses énergétiques.

Par conséquent, assez logiquement, vous allez identifier d’autant plus vite les axes d’amélioration possible pour votre installation. C’est pourquoi la norme ISO 50001 participe à une politique d’efficacité énergétique en continu, avec un travail qui s’affinera de plus en plus avec le temps. C’est le principe même du cercle vertueux du modèle PDCA (plan, do, check, act), en quatre temps : planification des actions ; mise en œuvre de celles-ci ; vérification par des mesures et une analyse des actions effectuées ; et enfin amélioration ou réajustement des objectifs fixés.

Le principe de l’ISO 50001 est également de diffuser les pratiques de management de l’énergie au sein de votre entreprise. En adoptant cette norme, vous devez faire en sorte d’intégrer ce principe à l’ensemble de vos collaborateurs. Vous devez prévoir des actions de formation. Cela garantit que le management de l’énergie deviendra une part de votre culture d’entreprise, en tant que politique RSE, qui sera également diffusable par la suite auprès de vos clients ou de vos fournisseurs. Il est donc indispensable que l’adoption de la norme ISO 50001 soit accompagnée, avec une formation sur le sujet et l’engagement de l’équipe de direction. 

Réduire votre consommation d’énergie, c’est dans le même temps réduire votre dépendance à votre consommation. Cela peut devenir un véritable avantage concurrentiel, en produisant mieux et pour moins cher à terme. Vous allez réduire vos coûts à moyen terme et donc améliorer votre marge… ainsi que votre image. La certification ISO 50001 peut également être un moyen de communiquer auprès de vos clients ou vous permettre de répondre à certains critères pour des appels d’offres exigeant des normes environnementales. 

Si la certification n’est pas obligatoire, elle vous permet néanmoins d’assurer la continuité des actions que vous allez inscrire dans le cadre de la norme ISO 50001. Cette certification repose sur la mise en place d’audits, initial puis de suivi, sur un cycle de trois ans. Il faut généralement entre six et dix-huit mois de la prise d’initiative à la certification. 

Afin d’inciter les entreprises à adopter la norme ISO 50001, un fonds a été ouvert : la prime pro-SMEn, qui s’appuie sur les CEE afin de financer jusqu’à 40 000 € (dans la limite de 20 % des dépenses énergétiques) pour le déploiement de la norme, selon des critères d’éligibilité et sur la période 2023-2026. De plus, les entreprises électro-intensives peuvent bénéficier d’un Turpe réduit grâce à leur certification ISO 50001.  

Si vous souhaitez vous orienter vers un système de management de l’énergie, Collectif Énergie accompagne les industriels et les entreprises tertiaires à connaître leur distance à la norme. Grâce à une revue détaillée de vos dispositifs déjà en place et de votre gestion actuelle des questions énergétiques, vous saurez précisément ce qu’il vous reste à faire ou ce que vous faites déjà pour atteindre une certification ISO 50001.