Actualité énergie

20 juin 2024

Faits marquants : la dissolution inquiète le secteur de l’énergie

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Voici les faits qui ont marqué la semaine du 10 au 14 juin

Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :

  • La dissolution laisse planer le doute sur les objectifs énergétiques et l’avenir du marché ;
  • Les prix du gaz en hausse à partir de juillet ceux de l’électricité en baisse l’année prochaine ? ;
  • À Saint-Avold aussi on s’interroge sur l’avenir ;
  • Un exemple d’autoconsommation collective solaire en Mayenne.

La dissolution laisse planer le doute sur les objectifs énergétiques et l’avenir du marché

L’annonce d’Emmanuel Macron d’une dissolution de l’Assemblée nationale au soir des élections européennes, le dimanche 9 juin, a pris de court tout le monde. Le secteur de l’énergie n’échappe pas à la règle, bien au contraire. C’est tout l’avenir du secteur qui pourrait être chamboulé par le résultat des prochaines élections. 

C’est notamment la conséquence de choix sans cesse repoussés depuis un an. Afin d’éviter des discussions au Parlement entre partisans du nucléaire ou des énergies renouvelables, l’exécutif voulait finalement agir par décrets. De nombreuses réponses étaient donc attendues pour les semaines à venir, avant l’été… et sont placées de fait au point mort par cette dissolution express. Que vont devenir la nouvelle mouture de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le plan national énergie-climat (PNEC) voire la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ? Comment la France va-t-elle se situer par rapport aux objectifs en énergies renouvelables de l’UE après la victoire du RN aux élections européennes – même si la majorité au Parlement européen reste entre les mains de la droite conservatrice ? Comment peut-elle rendre son PNEC (retoqué fin 2023) avant le 30 juin, en pleine campagne électorale ? 

Ainsi, dans l’attente de positions tranchées, la campagne en cours jette un véritable trouble sur le secteur. La majorité qui se dégagera à l’Assemblée au soir du 7 juillet pourrait modifier totalement les perspectives énergétiques du pays. D’un côté, le Rassemblement national promet un moratoire sur l’installation de centrales éoliennes ou photovoltaïques. De l’autre, la question d’une sortie du marché européen en faveur de tarifs régulés par l’État revient dans quelques programmes. Les taxes sur l’énergie sont également dans l’œil du cyclone, alors que des promesses de baisse des prix viennent de toutes parts. 

Par conséquent, certains acteurs pressent le gouvernement actuel à agir au plus vite. Ils craignent notamment que les projets et les programmations énergétiques soient bloqués par une future majorité hostile aux objectifs de transition énergétique… en particulier avec la perspective d’un Rassemblement national aux manettes. 

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Les prix du gaz en hausse à partir de juillet… ceux de l’électricité en baisse l’année prochaine ?

Les prix de l’énergie sont scrutés de près depuis deux ans. Les élections législatives qui s’annoncent y ajoutent un enjeu de taille. Or, il a été annoncé au début du mois de juin que le prix repère du gaz (qui permet de situer les offres des fournisseurs d’énergie, à titre indicatif) sera en forte hausse à partir du 1er juillet. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a estimé qu’il devrait augmenter, en moyenne, de 11,7 %. Sa présidente Emmanuelle Wargon précise toutefois que « cela fait suite à une série de baisses successives ces derniers mois » et que le prix resterait inférieur à celui de janvier dernier. Par ailleurs, les fournisseurs restent libres de fixer et de moduler leurs conditions tarifaires. 

Ce retour à la hausse est dû notamment aux contributions tarifaires pour l’acheminement du gaz (ATRD 7), compte tenu de la baisse de la consommation. Autrement dit : les coûts d’entretien du réseau restent stables, mais pèsent sur un nombre plus réduit de consommateurs. Chacun devra donc en payer une part plus importante. 

Dans le même temps, le gouvernement actuel assure que le prix de l’électricité sera en baisse au début de l’année 2025, lors de la révision du TRVE. Ainsi, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé que les consommateurs français verraient leur facture diminuer de 10 à 15 %. Il s’agit cependant d’une baisse assez logique et attendue. Elle est la conséquence du mode de calcul du tarif régulé, lié aux prix du marché de gros sur les deux années précédentes. Hors rebond à la fin de l’année, le prix réglementé de l’électricité devrait être orienté à la baisse puisqu’il est calculé sur les deux dernières années (2023 et 2024), et le sera donc sans le pic de crise de l’énergie (en 2022). Cette baisse pourrait ainsi être effective même en tenant compte de la rectification prévue de l’accise sur l’électricité (TICFE) à 32 €/MWh en 2025 (au lieu de 20,5 €/MWh aujourd’hui pour les entreprises). 

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À Saint-Avold aussi on s’interroge sur l’avenir

Depuis plusieurs semaines, l’inquiétude grandit quant à la conversion de la centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, vers la biomasse. À Saint-Avold, l’autre centrale charbon française qui doit fermer au 1er janvier prochain, la transition inquiète également. 

En Moselle, deux projets coexistent et doivent permettre à la centrale de poursuivre son fonctionnement : d’un côté l’utilisation de pellets (biomasse), de l’autre une conversion à l’hydrogène – avec une part destinée à l’approvisionnement d’usines allemandes. Tous deux aujourd’hui seraient en suspens avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale (voir ci-dessus). À six mois du couperet, les salariés s’inquiètent donc pour la pérennité de leurs emplois. 

Néanmoins, des réunions tripartites entre l‘entreprise, les syndicats et le gouvernement ont pu avoir lieu. Le cabinet de l’actuel ministre Roland Lescure a estimé auprès de l’AFP que cette réunion avait été « constructive », en insistant sur des objectifs coordonnés : « sortie définitive et complète du charbon, continuité d’activité pour les salariés et accélération de la réindustrialisation de la Moselle ». 

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Un exemple d’autoconsommation collective solaire en Mayenne

Un exemple positif et prometteur de partage d’une installation électrique renouvelable pour finir ! Compte tenu de la réglementation d’installation sur 30 % des toitures des bâtiments neufs de panneaux solaires ou de végétation, l’entreprise Kangui en Mayenne a confié à MayEnR la mise en place de panneaux photovoltaïques. Cette nouvelle centrale produisant nettement plus que la consommation électrique de l’entreprise (11 MWh seulement), cette dernière a fait le choix de se rapprocher de la société Europlastiques, située à proximité avec des besoins plus importants. Cette initiative d’autoconsommation collective est relatée par PV-magazine. 

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