Voici les faits qui ont marqué la semaine du 15 avril au 19 avril 2024
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- L’inquiétude persistante des industriels sur le prix à long terme de l’électricité nucléaire ;
- La grande distribution inquiète des délais pour les ombrières de parking ;
- Les inquiétudes géopolitiques au Moyen-Orient pèsent sur les prix du gaz ;
- Les inquiétudes demeurent quant à la conversion de la centrale à charbon de Cordemais.
L’inquiétude persistante des industriels sur le prix à long terme de l’électricité nucléaire
L’accord entre le gouvernement et EDF pour la mise en place d’un nouveau mécanisme après l’Arenh pour le tarif du nucléaire continue d’être l’objet de nombreuses discussions.
Depuis l’annonce d’un prix moyen de 70 €/MWh fin 2023 (avec redistribution progressive vers les consommateurs en cas de prix plus élevé), le marché de l’électricité a été nettement baissier. Malgré quelques fluctuations en fonction (entre autres) de la situation géopolitique, les prix de l’électricité ont retrouvé un niveau proche de celui d’avant le début de la crise de l’énergie, en 2022. Par conséquent, de nombreux industriels se montrent réticents à signer des accords de long terme avec EDF pour l’énergie nucléaire, considérant le tarif pas assez compétitif et n’assurant pas une visibilité sur les prix. De son côté, le géant de l’électricité défend son besoin d’investir dans de nouveaux réacteurs.
Le ministre de l’Énergie Roland Lescure a souhaité faire avancer le dossier en réunissant vendredi dernier les fédérations industrielles et la direction d’EDF. Les deux camps ont été invités à « faire les efforts nécessaires pour trouver un terrain d’entente ».
La grande distribution inquiète des délais pour les ombrières de parking
Depuis le 1er juillet 2023, comme Collectif Énergie vous l’explique dans son article dédié, il est obligatoire d’installer des ombrières solaires pour les entreprises possédant un parking extérieur d’une taille supérieure à 1500 m². Le délai d’application dépend de la taille du foncier ou de la date de conclusion ou renouvellement de la concession ou de la délégation de service public, selon les cas de figure.
Cependant, les professionnels de la grande distribution ont dénoncé la semaine dernière, via une déclaration commune de la Perifem, de la FDC et de la FACT, des délais « trop courts ». Ces fédérations espèrent obtenir deux années supplémentaires pour appliquer la loi Aper. Elles estiment notamment que la production hexagonale de panneaux photovoltaïques ne peut tenir le rythme souhaité par la réglementation, d’autant plus après la cessation d’activité de Systovi.
« Si les premières usines françaises de panneaux photovoltaïques commencent aujourd’hui à sortir de terre, les toutes premières productions sont estimées au plus tôt pour 2025. [Comment] couvrir 70 millions de mètres carrés de parkings au plus tard d’ici 2028 ? », s’interrogent les professionnels dans le communiqué. La grande distribution espère obtenir un délai supplémentaire de deux ans.
Les inquiétudes géopolitiques au Moyen-Orient pèsent sur les prix du gaz
La guerre menée entre Israël et le Hamas continue de semer le trouble sur les marchés de l’énergie avec la crainte d’une extension du conflit à l’ensemble de la région. L’intervention de l’Iran, la semaine dernière, après l’attaque israélienne menée contre son ambassade en Syrie, entraîne un risque de fermeture du détroit d’Ormuz, lieu stratégique des échanges mondiaux – en particulier pour les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). On estime que 12 % des importations de GNL vers l’Europe transite par ce passage. Un analyste de Rystad, cité par Montel News, note que « la signification stratégique du détroit d’Ormuz ne peut être surestimée et [que] les acteurs du marché surveilleront de près l’évolution de la situation dans la région ».
Néanmoins, après avoir atteint un pic pour l’année 2024 à 37 €/MWh, le PEG a terminé la semaine en baisse, la prime de risque semblant diminuer. De plus, l’ouverture du détroit d’Ormuz reste vitale à ce jour pour l’Iran et ses alliés dans les exportations de pétrole.
Les inquiétudes demeurent quant à la conversion de la centrale à charbon de Cordemais
En Loire-Atlantique, la centrale électrique de Cordemais ne fonctionnera plus aux énergies fossiles à compter de 2027. Un projet de reconversion à la biomasse a donc été mené par EDF. Si certains voyants sont passés au vert ces derniers mois, comme l’accord donné par la préfecture à l’installation d’une usine de black pellets, d’autres restent à l’orange. Le coût de l’opération, notamment, semble poser question. « La direction d’EDF et son président Luc Rémont s’apprêteraient à annuler purement et simplement le programme […] pour des raisons financières », selon la CGT. Le syndicat, inquiet de l’avenir réservé au projet Ecocombust 2, a donc mené une action la semaine dernière.