Voici les faits qui ont marqué la semaine du 01 avril au 05 avril 2024
Les actualités de la semaine précédente se concentrent sur :
- Le gouvernement veut du solaire français et européen pour 2030 ;
- Le décret pour l’agrivoltaïsme a été publié ;
- Des prix négatifs sur le marché de l’électricité ;
- Une aciérie sans énergie fossile ?
Le gouvernement veut du solaire français et européen pour 2030
Depuis plusieurs semaines, le secteur photovoltaïque est dans la tourmente en Europe du côté des fabricants de panneaux solaires. Les mauvaises nouvelles se multiplient pour le milieu, en proie à la concurrence féroce des modules produits en Chine – bien que la Commission européenne ait annoncé dernièrement le lancement d’une enquête relatif au financement de deux consortiums d’entreprises chinoises du photovoltaïque. En France, par exemple, le fabricant Systovi cherche encore et toujours un repreneur.
En déplacement à Manosque sur une ancienne décharge devenue ferme solaire d’EDF, les ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure ont donc voulu sonner l’heure de la révolte et de la relance du solaire. « Retroussons-nous les manches ! », a tancé le ministre de l’Économie selon des propos relayés par Contexte. Ce dernier a défendu l’idée d’une production qui puisse profiter à l’industrie française et européenne : « Nous allons investir dans l’industrie photovoltaïque pour que le déploiement des champs solaires se fasse avec des panneaux fabriqués sur le territoire français. »
Pour cela, le gouvernement souhaite favoriser la production locale de panneaux photovoltaïques par un système de « prime bas carbone » sur l’arrêté tarifaire pour les installations au sol ou par une révision du calcul du « contenu carbone » pour les projets solaires sur bâtiment. De plus, le gouvernement va s’appuyer sur le crédit d’impôt pour les investissements dans l’industrie verte, pour lequel Carbon et HoloSolis (qui ont des projets de gigafactories) ont déposé une demande d’agrément. Plus globalement, il compte sur son « pacte solaire », signé par 29 acteurs… dont ne font pas partie à ce jour les géants Engie, EDF ou encore TotalEnergies.
Enfin, la mise en place d’un Indu-score, sur le principe du Nutri-score, a été annoncée. La meilleure note de cet indice sera réservée aux installations dont l’ensemble des étapes industrielles auront été accomplies dans l’espace économique européen.
L’objectif annoncé est d’atteindre 40 % de panneaux solaires installés ayant été fabriqués en France pour 2030.
Le décret pour l’agrivoltaïsme a été publié !
Attendu depuis plus d’un an, le décret d’application sur l’agrivoltaïsme vient enfin d’être publié par le gouvernement ce mardi 9 avril.
Il précise entre autres les conditions pour éviter la mise en concurrence entre l’activité agricole et la production photovoltaïque. Comme l’explique Bruno Le Maire, il s’agit « bien de compléter la production agricole par de la production d’énergie solaire ». Il faudra par exemple que le rendement d’une culture demeure égal à au moins 90 % de celui d’une parcelle témoin, confirmant les informations dévoilées par l’AFP la semaine dernière. De plus, une limite de 40 % de couverture des sols par des installations agrivoltaïques a été fixée par ce décret. Enfin, l’installation de panneaux solaires sans exploitation agricole, par exemple sur des terrains incultes ou non exploités de longue date, sera possible dans des espaces définis au préalable par les chambres d’agriculture.
Un bilan sur le décret sera effectué dans les deux prochaines années afin de faire évoluer le cadre législatif si nécessaire. Mais le cabinet du ministre Roland Lescure s’est montré confiant, soulignant devant la presse « un équilibre qui satisfait tous les acteurs »
Des prix négatifs sur le marché de l’électricité
La semaine dernière a été marquée par un climat doux et une production éolienne en hausse, en France et en Europe. Dans ce contexte, les prix sur le marché de l’électricité ont plongé pour les produits à court terme. Sur le produit mai 2024, ils étaient notamment moitié plus bas en France qu’en Allemagne.
Sur le marché spot, les prix ont également régulièrement plongé dans le négatif en raison d’une production d’énergie renouvelable supérieure à la demande sur des heures de faible consommation. L’accumulation de ces facteurs positifs ont ainsi fait chuter les prix de l’électricité à leur niveau d’avant la crise de 2022, même si l’effet reste pour le moment moins perceptible sur les contrats à moyen terme.
Une aciérie sans énergie fossile ?
La Suède souhaite être un pays pionnier dans la transition des aciéries hors des énergies fossiles. Dans ce cadre, un nouveau projet a été annoncé par le sidérurgiste SSAB : la mise en service d’une aciérie sans fossile pour 2028. Celle-ci s’appuierait notamment sur l’hydrogène sous forme de gaz chaud.