Le gouvernement défend son accord post-Arenh avec EDF… mais veut désormais des résultats concrets
La semaine dernière, la ministre démissionnaire de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, recevait plusieurs acteurs du secteur de l’énergie et des industriels afin de discuter de l’accord post-Arenh. Celui-ci propose de fixer un « prix moyen de 70 €/MWh » à partir de 2026 pour l’électricité nucléaire historique.
Ce mécanisme, qui doit prendre la suite de l’Arenh, repose sur des plafonds de redistribution progressifs, ainsi que la signature de contrats à long terme avec les principaux consommateurs d’électricité. Or, ce dernier point coince toujours. L’accord a été dénoncé à plusieurs reprises par des représentants de l’industrie et des consommateurs, comme le Cleee. Ils redoutent une perte de compétitivité et un manque de visibilité sur les coûts de l’énergie.
La réunion du 5 décembre devait permettre d’en revoir les contours pour déterminer des conditions plus favorables à chaque partie. Pourtant, selon les propos rapportés par La Tribune, elle s’est résumée à un « tour de table » au cours duquel le gouvernement est resté ferme sur sa position. « La possibilité d’une régulation plus poussée a été évoquée, avant d’être immédiatement balayée », rapporte un des participants. Ainsi, l’exécutif continue de vouloir donner raison à EDF qui insistait pour éviter la mise en place de CFD (contrat sur la différence) réels pour l’ensemble du parc nucléaire.
Un accord post-Arenh révisé début 2025 ?
Néanmoins, la pression sur l’énergéticien pourrait devenir plus forte dans les prochaines semaines, car les industriels tardent à s’engager sur des contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN). Ils semblent réticents en raison de conditions peu favorables en cas de défaillance du parc atomique, comme en 2022. En effet, ces contrats leur réservent une part de la production et non un volume prédéfini.
Résultat un an après : les objectifs sont loin d’être remplis. Seules six lettres d’intention ont été signées, sans engagement, pour un volume d’environ 10 TWh par an. Le gouvernement laisse donc encore deux mois à EDF pour convaincre avec ses CAPN et atteindre les 20 TWh/an. Si le sujet restait au point mort fin janvier, l’option d’une régulation plus forte des prix grâce à des CFD pourrait être retenue.
Source : La Tribune