La France assure sa souveraineté gazière pour l’hiver prochain
Face aux inquiétudes énergétiques qui persistent en Europe, la France affiche sa confiance. Les gestionnaires de réseau de transport de gaz GRTgaz et Teréga ont présenté mercredi leurs « perspectives gazières » pour 2024-2025, avec un constat rassurant : les infrastructures françaises sont prêtes à affronter l’hiver, quelle que soit sa rigueur.
Cette annonce intervient dans un contexte bien différent de l’hiver 2022-2023, marqué par les craintes de pénurie liées aux tensions avec la Russie. Les deux opérateurs s’appuient sur plusieurs indicateurs clés : un niveau de stockage de 95 %, comparable aux années précédentes, des importations soutenues depuis la Norvège, les Pays-Bas et l’Espagne, et une consommation maîtrisée en 2023.
Le système gazier européen a démontré une remarquable capacité d’adaptation. Malgré une chute de 70 % des importations russes (gazoduc et GNL confondus), de nouvelles solutions ont émergé. Pas moins de douze nouveaux points d’entrée ont été créés depuis 2022, dont quatre seront opérationnels d’ici fin 2024, notamment grâce à des terminaux méthaniers flottants.
La solidarité européenne s’est particulièrement illustrée l’hiver dernier, avec un transit record de 83 TWh depuis la France vers la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Toutefois, GRTgaz et Teréga appellent à la vigilance : en cas de pointe de froid tardive, la marge de sécurité reste limitée si les stocks ont été trop sollicités en début d’hiver.
Pour garantir cette sécurité d’approvisionnement, deux conditions restent essentielles : une gestion rigoureuse des stocks en début d’hiver et le maintien des efforts de sobriété à des niveaux similaires à ceux observés précédemment. Ces recommandations s’adressent tant aux particuliers qu’aux professionnels, premiers concernés par ces enjeux énergétiques.