Trois ans après avoir traversé une crise énergétique historique, l’Europe se retrouve une nouvelle fois face à des stocks de gaz alarmants et des prix en forte augmentation. Cette situation risque de mettre sous pression les industries européennes, déjà fragilisées par les coûts élevés de l’énergie.

Pourquoi les réserves de gaz sont-elles si faibles ?

D’après l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), l’Europe termine l’hiver avec des réserves bien inférieures à la normale, ce qui fait grimper mécaniquement les prix. À la mi-mars 2025, le remplissage moyen des stocks européens n’était plus que de 34 %, alors qu’ils étaient encore à 60 % à la même époque en 2024. En France, ce niveau est même descendu jusqu’à 21 %.

Plusieurs raisons expliquent cette situation préoccupante :

  • Un hiver particulièrement froid en Europe a augmenté la consommation de gaz.
  • L’arrêt complet du transit du gaz russe via l’Ukraine fin 2024, même s’il représentait seulement 5 % de l’approvisionnement européen, a réduit davantage les ressources disponibles.
  • La production d’énergies renouvelables (éolien et solaire) a chuté début novembre 2024, poussant les centrales électriques à compenser avec plus de gaz, faisant grimper la demande de 80 % par rapport à l’année précédente.

Face à ces conditions difficiles, les pays européens ont privilégié l’utilisation de leurs stocks plutôt que d’augmenter leurs importations, elles-mêmes en baisse de 6 % sur l’année écoulée.

Pourquoi les prix du gaz continuent-ils de grimper ?

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine en 2022, l’Union européenne impose aux États membres de remplir leurs réserves à hauteur de 90 % d’ici le début novembre. Cette obligation, contestée par certains pays, fait craindre des tensions supplémentaires sur les marchés du gaz naturel liquéfié (GNL), très convoité en Europe comme en Asie.

Selon l’AIE, pour remplir ses réserves, l’Europe devra importer nettement plus de GNL qu’au cours des deux dernières années, ce qui pourrait renforcer la concurrence mondiale et pousser les prix encore plus haut. En effet, depuis la baisse des approvisionnements russes par gazoducs terrestres, l’Europe dépend fortement du GNL, qui représentait 34 % de sa consommation en 2024, contre 40 % en 2023.

La conséquence directe pourrait être une nouvelle flambée des prix à l’été 2025, période stratégique pour remplir les réserves avant l’hiver suivant. Cette hausse de prix pèsera lourdement sur la compétitivité industrielle européenne, déjà fragilisée par des tarifs bien supérieurs à ceux des États-Unis (cinq fois plus bas) et de la Chine (30 % inférieurs).

Peut-on espérer une amélioration après 2026 ?

Selon les prévisions de l’AIE, la production mondiale de GNL augmentera nettement (+5 %) en 2025, contre seulement +1,5 % en 2024. Malgré cette amélioration, cette hausse ne suffira pas à compenser totalement l’arrêt des livraisons russes via l’Ukraine. Résultat : le marché restera tendu en 2025.

Les prix du gaz, actuellement estimés à environ 45 euros par mégawattheure (MWh) pour 2025, devraient toutefois connaître une baisse progressive à partir de 2026, selon les prévisions du gestionnaire français NaTran. Celui-ci anticipe des prix autour de 27 euros du MWh dès 2028, grâce à une offre plus importante de GNL en provenance notamment des États-Unis et du Qatar.

Angelina Valavina, responsable chez Fitch Ratings, précise ainsi que d’importants volumes de GNL arriveront sur le marché à partir de 2026, contribuant à faire baisser durablement les prix.

Quels efforts reste-t-il à faire d’ici là ?

En attendant cette amélioration prévue après 2026, l’Europe devra continuer à renforcer ses politiques d’efficacité et de sobriété énergétique. Il sera aussi indispensable de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz et d’augmenter la flexibilité du réseau électrique européen, aujourd’hui largement dépendant des centrales au gaz.

Ainsi, même si une amélioration est envisageable à moyen terme, l’Europe doit encore faire face à une période délicate marquée par l’incertitude énergétique et économique.

Article rédigé par Guillaume Sagliet

Growth Marketing Manager pour Collectif Énergie, je suis devenu expert pour retrouver les pages perdues dans l’Internet et leur redonner vie grâce à mes connaissances approfondies dans Lost et The Walking Dead. Avec moi, tous les contenus affrontent Google sans crainte.

Trois ans après avoir traversé une crise énergétique historique, l’Europe se retrouve une nouvelle fois face à des stocks de gaz alarmants et des prix en forte augmentation. Cette situation risque de mettre sous pression les industries européennes, déjà fragilisées par les coûts élevés de l’énergie.

Pourquoi les réserves de gaz sont-elles si faibles ?

D’après l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), l’Europe termine l’hiver avec des réserves bien inférieures à la normale, ce qui fait grimper mécaniquement les prix. À la mi-mars 2025, le remplissage moyen des stocks européens n’était plus que de 34 %, alors qu’ils étaient encore à 60 % à la même époque en 2024. En France, ce niveau est même descendu jusqu’à 21 %.

Plusieurs raisons expliquent cette situation préoccupante :

  • Un hiver particulièrement froid en Europe a augmenté la consommation de gaz.
  • L’arrêt complet du transit du gaz russe via l’Ukraine fin 2024, même s’il représentait seulement 5 % de l’approvisionnement européen, a réduit davantage les ressources disponibles.
  • La production d’énergies renouvelables (éolien et solaire) a chuté début novembre 2024, poussant les centrales électriques à compenser avec plus de gaz, faisant grimper la demande de 80 % par rapport à l’année précédente.

Face à ces conditions difficiles, les pays européens ont privilégié l’utilisation de leurs stocks plutôt que d’augmenter leurs importations, elles-mêmes en baisse de 6 % sur l’année écoulée.

Pourquoi les prix du gaz continuent-ils de grimper ?

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine en 2022, l’Union européenne impose aux États membres de remplir leurs réserves à hauteur de 90 % d’ici le début novembre. Cette obligation, contestée par certains pays, fait craindre des tensions supplémentaires sur les marchés du gaz naturel liquéfié (GNL), très convoité en Europe comme en Asie.

Selon l’AIE, pour remplir ses réserves, l’Europe devra importer nettement plus de GNL qu’au cours des deux dernières années, ce qui pourrait renforcer la concurrence mondiale et pousser les prix encore plus haut. En effet, depuis la baisse des approvisionnements russes par gazoducs terrestres, l’Europe dépend fortement du GNL, qui représentait 34 % de sa consommation en 2024, contre 40 % en 2023.

La conséquence directe pourrait être une nouvelle flambée des prix à l’été 2025, période stratégique pour remplir les réserves avant l’hiver suivant. Cette hausse de prix pèsera lourdement sur la compétitivité industrielle européenne, déjà fragilisée par des tarifs bien supérieurs à ceux des États-Unis (cinq fois plus bas) et de la Chine (30 % inférieurs).

Peut-on espérer une amélioration après 2026 ?

Selon les prévisions de l’AIE, la production mondiale de GNL augmentera nettement (+5 %) en 2025, contre seulement +1,5 % en 2024. Malgré cette amélioration, cette hausse ne suffira pas à compenser totalement l’arrêt des livraisons russes via l’Ukraine. Résultat : le marché restera tendu en 2025.

Les prix du gaz, actuellement estimés à environ 45 euros par mégawattheure (MWh) pour 2025, devraient toutefois connaître une baisse progressive à partir de 2026, selon les prévisions du gestionnaire français NaTran. Celui-ci anticipe des prix autour de 27 euros du MWh dès 2028, grâce à une offre plus importante de GNL en provenance notamment des États-Unis et du Qatar.

Angelina Valavina, responsable chez Fitch Ratings, précise ainsi que d’importants volumes de GNL arriveront sur le marché à partir de 2026, contribuant à faire baisser durablement les prix.

Quels efforts reste-t-il à faire d’ici là ?

En attendant cette amélioration prévue après 2026, l’Europe devra continuer à renforcer ses politiques d’efficacité et de sobriété énergétique. Il sera aussi indispensable de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz et d’augmenter la flexibilité du réseau électrique européen, aujourd’hui largement dépendant des centrales au gaz.

Ainsi, même si une amélioration est envisageable à moyen terme, l’Europe doit encore faire face à une période délicate marquée par l’incertitude énergétique et économique.

Article rédigé par Guillaume Sagliet

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