La pression de Trump pourrait forcer la main de l’UE pour importer plus de GNL
Depuis le début de la guerre en Ukraine et la fin de la majorité des approvisionnements en gaz russe vers l’Europe par gazoduc, l’Union européenne s’est massivement tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis. Depuis, ce partenaire domine les échanges de GNL vers le Vieux Continent. Il représente près d’un cinquième des volumes de gaz importés – la Norvège exporte davantage encore grâce à son réseau de gazoducs tournés vers la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Or, depuis 2021, la consommation de gaz en Europe est en baisse. Dans un rapport sur l’énergie publié en septembre 2024, la Commission européenne estimait que la demande en gaz avait été réduite de 18 % par rapport au début de la guerre en Ukraine – soit 138 milliards de mètres cubes. En France, la baisse de demande en gaz était de 22 % sur la période d’août 2022 à mai 2024 par rapport à août 2017-mai 2022.
Sur cette même période, de nouveaux terminaux ont pourtant été mis en place pour accueillir plus rapidement du gaz liquéfié. Ces derniers restent sous-utilisés compte tenu d’hivers plus chauds et d’une économie européenne en berne. Même si la demande mondiale augmente et provoque des tensions sur le marché du gaz, l’Europe pourrait donc être dans une position relativement confortable pour négocier ses contrats de livraison.
Le défi Trump pour l’UE dans sa dépendance au gaz
Cependant, le retour au pouvoir de Donald Trump change la donne. Le nouveau président étatsunien menace l’UE de droits de douane si la balance commerciale est trop défavorable à son pays. La solution d’un accord pour des livraisons supplémentaires est donc sur la table. Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, l’a reconnu la semaine dernière. Une suspension des livraisons en provenance de l’Azerbaïdjan permettrait d’absorber davantage de GNL des États-Unis.
Néanmoins, des résistances apparaissent face à cette idée. Robert Habeck, ministre de l’Économie allemand, évoque une « répétition de la dépendance géopolitique » après l’épisode russe. De plus, ce gaz de schiste très polluant pourrait subir les nouvelles règlementations européennes sur les émissions de méthane, qui pénaliseront les importations de GNL sale dès 2030.
Source : Euractiv
Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.
La pression de Trump pourrait forcer la main de l’UE pour importer plus de GNL
Depuis le début de la guerre en Ukraine et la fin de la majorité des approvisionnements en gaz russe vers l’Europe par gazoduc, l’Union européenne s’est massivement tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis. Depuis, ce partenaire domine les échanges de GNL vers le Vieux Continent. Il représente près d’un cinquième des volumes de gaz importés – la Norvège exporte davantage encore grâce à son réseau de gazoducs tournés vers la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Or, depuis 2021, la consommation de gaz en Europe est en baisse. Dans un rapport sur l’énergie publié en septembre 2024, la Commission européenne estimait que la demande en gaz avait été réduite de 18 % par rapport au début de la guerre en Ukraine – soit 138 milliards de mètres cubes. En France, la baisse de demande en gaz était de 22 % sur la période d’août 2022 à mai 2024 par rapport à août 2017-mai 2022.
Sur cette même période, de nouveaux terminaux ont pourtant été mis en place pour accueillir plus rapidement du gaz liquéfié. Ces derniers restent sous-utilisés compte tenu d’hivers plus chauds et d’une économie européenne en berne. Même si la demande mondiale augmente et provoque des tensions sur le marché du gaz, l’Europe pourrait donc être dans une position relativement confortable pour négocier ses contrats de livraison.
Le défi Trump pour l’UE dans sa dépendance au gaz
Cependant, le retour au pouvoir de Donald Trump change la donne. Le nouveau président étatsunien menace l’UE de droits de douane si la balance commerciale est trop défavorable à son pays. La solution d’un accord pour des livraisons supplémentaires est donc sur la table. Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, l’a reconnu la semaine dernière. Une suspension des livraisons en provenance de l’Azerbaïdjan permettrait d’absorber davantage de GNL des États-Unis.
Néanmoins, des résistances apparaissent face à cette idée. Robert Habeck, ministre de l’Économie allemand, évoque une « répétition de la dépendance géopolitique » après l’épisode russe. De plus, ce gaz de schiste très polluant pourrait subir les nouvelles règlementations européennes sur les émissions de méthane, qui pénaliseront les importations de GNL sale dès 2030.
Source : Euractiv
Article rédigé par Côme Tessier
Rédacteur web pour Collectif Énergie, je m’évertue à glisser des touches sportives ou des notes sucrées pour rendre plus accessibles les sujets liés à l’énergie. Sans jamais oublier de traquer les doubles espaces qui perturbent la lecture.