Le rythme de la décarbonation de la société française a nettement ralenti en 2024

Tous les ans, le Citepa (anciennement Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) dresse le bilan carbone de la France. Cette association est ainsi chargée par le ministère de l’écologie de guider l’action climatique. Et pour 2024, son bilan sur la décarbonation en France est plus que contrasté.

Des difficultés sur les transports et le bâtiment

Pour 2024, l’organisme estime un total de 366 millions de tonnes d’émissions de gaz équivalent CO2. Cela correspond un net recul du rythme de baisse, qui atteint seulement 1,8 % contre 5,8 % il y a un an.

Dans le détail, le secteur de l’industrie énergétique fait figure de bon élève avec une baisse estimée à 11,6 % – grâce en particulier à une production électrique nettement décarbonée en 2024. À l’inverse, ce sont les secteurs des transports (-0,7 %) et du bâtiment (-1,1 %) qui décrochent de leurs objectifs climatiques.

Sur TF1, ce vendredi matin, la ministre de l’écologie Agnès Pannier-Runacher a reconnu les difficultés de ces deux secteurs. « J’ai demandé au président de la République de réunir un conseil de planification écologique qui va regarder ce qui fonctionne bien et (…) quelles sont les mesures qu’il faut prendre », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, le secteur de l’industrie a enregistré une baisse limitée à 1,8 % également, entre autres à cause de la difficulté et du coût nécessaire pour changer et électrifier ses systèmes de production.

Enfin, le Citepa précise que ses estimations pourraient être surévaluées à cause de manque de données dans la contribution du secteur des déchets et de celui de l’agriculture, qui pourraient tous deux inclure des baisses plus notables.

Des ambitions revues à la hausse dans l’UE ?

Cependant, cela montre un décrochage assez partagé entre pays développés (-3 % en Allemagne et -4 % au Royaume-Uni) pour tenir les objectifs initiaux voire rattraper le retard pris ces dernières années. Selon l’ONU, le monde serait désormais sur la trajectoire d’un réchauffement de 3 °C à la fin du siècle, loin de l’ambition annoncée lors des Accords de Paris à 1,5 °C.

Face à ce constat, l’UE pourrait adopter des ambitions de décarbonation revues à la hausse. Il y a un an, la Commission européenne recommandait une baisse de 90 % des émissions de CO2 en 2040 par rapport à 1990.

Cependant, les Etats membres tardent à lancer les négociations sur ce sujet en Conseil, même si la vice-présidente de la Commission chargée de la transition écologique, l’Espagnole Teresa Ribera, a promis une « proposition dès que possible » pour donner de la « prévisibilité » aux industriels. Les négociations pourraient ainsi avoir lieu en juillet, après la prise de relai du Danemark à la présidence tournante du Conseil de l’UE.

De nombreuses ONG craignent cependant que ces atermoiements envoient un mauvais signal aux autres pays industrialisés, à quelques mois seulement de la Cop30 au Brésil, alors que le Green Deal est déjà fortement remis en cause au Parlement européen.

Le rythme de la décarbonation de la société française a nettement ralenti en 2024

Tous les ans, le Citepa (anciennement Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) dresse le bilan carbone de la France. Cette association est ainsi chargée par le ministère de l’écologie de guider l’action climatique. Et pour 2024, son bilan sur la décarbonation en France est plus que contrasté.

Des difficultés sur les transports et le bâtiment

Pour 2024, l’organisme estime un total de 366 millions de tonnes d’émissions de gaz équivalent CO2. Cela correspond un net recul du rythme de baisse, qui atteint seulement 1,8 % contre 5,8 % il y a un an.

Dans le détail, le secteur de l’industrie énergétique fait figure de bon élève avec une baisse estimée à 11,6 % – grâce en particulier à une production électrique nettement décarbonée en 2024. À l’inverse, ce sont les secteurs des transports (-0,7 %) et du bâtiment (-1,1 %) qui décrochent de leurs objectifs climatiques.

Sur TF1, ce vendredi matin, la ministre de l’écologie Agnès Pannier-Runacher a reconnu les difficultés de ces deux secteurs. « J’ai demandé au président de la République de réunir un conseil de planification écologique qui va regarder ce qui fonctionne bien et (…) quelles sont les mesures qu’il faut prendre », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, le secteur de l’industrie a enregistré une baisse limitée à 1,8 % également, entre autres à cause de la difficulté et du coût nécessaire pour changer et électrifier ses systèmes de production.

Enfin, le Citepa précise que ses estimations pourraient être surévaluées à cause de manque de données dans la contribution du secteur des déchets et de celui de l’agriculture, qui pourraient tous deux inclure des baisses plus notables.

Des ambitions revues à la hausse dans l’UE ?

Cependant, cela montre un décrochage assez partagé entre pays développés (-3 % en Allemagne et -4 % au Royaume-Uni) pour tenir les objectifs initiaux voire rattraper le retard pris ces dernières années. Selon l’ONU, le monde serait désormais sur la trajectoire d’un réchauffement de 3 °C à la fin du siècle, loin de l’ambition annoncée lors des Accords de Paris à 1,5 °C.

Face à ce constat, l’UE pourrait adopter des ambitions de décarbonation revues à la hausse. Il y a un an, la Commission européenne recommandait une baisse de 90 % des émissions de CO2 en 2040 par rapport à 1990.

Cependant, les Etats membres tardent à lancer les négociations sur ce sujet en Conseil, même si la vice-présidente de la Commission chargée de la transition écologique, l’Espagnole Teresa Ribera, a promis une « proposition dès que possible » pour donner de la « prévisibilité » aux industriels. Les négociations pourraient ainsi avoir lieu en juillet, après la prise de relai du Danemark à la présidence tournante du Conseil de l’UE.

De nombreuses ONG craignent cependant que ces atermoiements envoient un mauvais signal aux autres pays industrialisés, à quelques mois seulement de la Cop30 au Brésil, alors que le Green Deal est déjà fortement remis en cause au Parlement européen.

Publications dans la même catégorie

  • Le gouvernement publie son arrêté modificatif de soutien au photovoltaïque

  • Industries et EDF : objectif d’accord tarifaire avant l’été

  • Bilan énergétique 2024 : des émissions de CO2 en hausse… à cause du réchauffement climatique

  • Le gouvernement publie son arrêté modificatif de soutien au photovoltaïque

  • Industries et EDF : objectif d’accord tarifaire avant l’été

  • Bilan énergétique 2024 : des émissions de CO2 en hausse… à cause du réchauffement climatique