Suivi hebdo du 12 au 16 septembre 2022 : une nouvelle réforme du marché européen de l’électricité ?

Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 12 septembre 2022 au prix de 552,33 €/MWh pour fermer vendredi 16 septembre à 581,02 €/MWh, soit une hausse de 5,19 %.

Court-terme : les marchés de l’électricité retrouvent des niveaux respirables et notables en perçant en particulier le palier des 200 Euros/MWh le 17 et 18 septembre. Ce niveau qui n’avait plus été constaté depuis le début d’août 2022 permet d’envisager un démarrage des marchés sous des augures plus détendu que le climat atteint à la fin de l’été. Un signal d’autant plus positif qu’il s’inscrit dans une production renouvelable de puissance légèrement supérieure à la moyenne et surtout des températures relativement basses pour la période.

Les instituts météorologiques notaient à juste titre que les derniers jours ont vu des températures matinales les plus basses depuis 10 ans. Cet aléa joue donc un rôle de répétition avant la poursuite des baisses de température dans le courant du mois. Pour rappel, EDF ambitionne un calendrier de redémarrage amenant le parc à une disponibilité suffisante à l’amorce de l’hiver météorologique.

Sur les 32 réacteurs arrêtés actuellement :

• 12 seront remis en service courant septembre 2022
• 5 en octobre 2022
• 7 en novembre 2022
• 3 en décembre 2022
• 2 en janvier 2023
• 2 en février 2023

Long-terme : la semaine a été ponctuée par nombre de communications au niveau et européen sur la capacité du système énergétique à faire preuve de résilience et de robustesse cet hiver. Mercredi a vu notamment l’intervention d’Ursula von der Leyen à Strasbourg pour un discours attendu avant que la Commissaire de l’énergie détaille dans l’après-midi les déclinaisons concrètes des mesures esquissées depuis plusieurs semaines. En France, RTE (Réseau de Transport d’électricité) puis GRTGaz ( Réseau de Transport de gaz naturel) tenaient toutes deux une conférence sur les perspectives de stabilité et d’approvisionnement de notre système énergétique l’hiver prochain. Le discours était à l’apaisement.

Les cotations calendaires ne connaissent pas sur la semaine de variations fortes, mais l’orientation principale baissière en fin de séance vendredi 16 septembre laisse penser que la tendance de fond semble plutôt baissière, ce qui semble se confirmer dans les tous premiers échanges du lundi 19 septembre.

Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 12 septembre 2022 au prix de 191,15 €/MWh pour fermer vendredi 16 septembre à 180,13 €/MWh, soit une baisse de 5,77 %.

Court-terme : les marchés courts-termes gaziers connaissent une direction plus franche qu’en électricité avec un Front Month PEG clôturant vendredi 16 septembre à 135 Euros/MWh soit presque 30 Euro/MWh inférieure à la cotation de la veille. Les marchés journaliers suivent la même tendance puisque le week-End du 17-18 septembre rejoignent le niveau beaucoup plus confortable des 100 Euros/MWh.

Un complexe gazier baissier alimenté par une ressource en stockage déjà très garnie en France et en Europe ainsi que des terminaux méthaniers à pleine capacité et une flotte GNL attendue en Europe dans les prochaines jours.

Long-terme : sur la courbe, ces perspectives rassurantes, malgré l’arrêt complet de Nordstream 1, accentuent une pression baissière sur les maturités des produits à terme 2023, 2024 et 2025 qui accusent une baisse entre 6% et 13%. La prime de risque accumulée sur l’année 2024 se résorbe et le produit rejoint lentement le niveau des 100 Euros/MWh.

Les actualités de la semaine dernière se concentrent sur :

• Marché européen de l’électricité : cette réforme radicale qui pourrait tout changer
• Face à une pénurie d’énergie, la Chine mise sur le charbon
• Prix de l’énergie et approvisionnement : prévisions et mesures pour l’hiver 2022-2023.

Voici les faits qui ont marqué la semaine du 12 au 16 septembre, bonne lecture.

Marché européen de l’électricité : cette réforme radicale qui pourrait tout changer

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé devant les eurodéputés qu’il fallait une réforme radicale du marché de l’électricité.

Le sens d’une telle réforme du marché reste à préciser face aux différents enjeux associés à la transition du système électrique, à savoir :

• la protection des consommateurs, ménages comme industriels, contre le risque de crise prolongée des prix qui est prioritaire en France, mais beaucoup moins à Berlin et à Bruxelles ;
• le développement efficace des technologies bas carbone, ENR intermittentes (ENRi), éolien et solaire photovoltaïque, mais aussi nucléaire dans une dizaine d’États membres ;
• le maintien de la sécurité d’approvisionnement mise à mal par la mise à l’arrêt de nombreux moyens de production pilotables.

Face à une pénurie d’énergie, la Chine mise sur le charbon

Confrontée à des chaleurs extrêmes cet été, à une pénurie d’énergie et à une hausse des prix du gaz et du pétrole, la Chine a augmenté sa production de charbon, suscitant l’inquiétude quant aux conséquences climatiques de ce choix.

Le président Xi Jinping s’était pourtant engagé à réduire le recours au charbon à partir de 2026 dans le cadre d’une série d’engagements visant à réduire les émissions chinoises de CO2 avant 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2060.

Prix de l’énergie et approvisionnement : prévisions et mesures pour l’hiver 2022-2023

Après la publication des prévisions de RTE pour l’approvisionnement électrique au cours de l’hiver 2022-2023, la Première ministre a tenu une conférence de presse.

Elle a annoncé une hausse des prix de l’énergie limitée à 15% en 2023 et une baisse de la consommation d’énergie de 1 à 5% pour limiter les risques de tension.

Pour en savoir plus : https://www.vie-publique.fr/en-bref/286271-energie-previsions-de-rte-et-mesures-pour-lhiver-2022-2023