Hausse généralisée des prix
Drivers
Analyse et chiffres clés des marchés en France
Électricité
Le CAL BL 2023 a démarré le mois à un prix de 176,95 €/MWh et s’est clôturé jeudi 31 mars à 205 €/MWh, soit une hausse de 15,85 %.
Les prix à terme de l’électricité ont grimpé en flèche avec les marchés des combustibles ce mois-ci, dans un contexte d’accroissement des préoccupations en matière d’approvisionnement en gaz, en charbon et en nucléaire.
La guerre en Ukraine ainsi que les sanctions imposées à la Russie déclenchent des achats de panique. C’est ce qui a mené les prix de l’électricité à atteindre un nouveau sommet de 224 €/MWh.
Durant le mois de mars, les achats de panique ont continué de faire grimper les prix à terme du gaz et de l’électricité alors que les consommateurs tentent de couvrir leurs besoins potentiels en cas de pénurie de carburant.
Gaz
Le TTF 2023 est passé d’un prix de 61,42 €/MWh le mardi 1er mars au prix de 72,01 €/MWh, le jeudi 31 mars, soit une hausse de 17,24 %.
Les prix du TTF 2023 ont oscillé, ce mois-ci, entre 60 €/MWh et 83 €/MWh. Bien que l’offre russe continue d’affluer, les acteurs du marché ont continué à craindre des perturbations dans un avenir proche, plus certainement sous la forme d’une interdiction d’importation. Les hausses reflètent les achats de paniques d’opérateurs physiques qui doivent couvrir leurs besoins à court terme ainsi que d’acteurs qui doivent remplir leurs stockages.
Cependant, plusieurs annonces tels que celle de la Commission européenne proposant des mesures de stockage de gaz pour aider à atténuer l’impact de toute perturbation de l’approvisionnement en gaz russe ; celle des pays européens demandant un plafonnement temporaire des prix ; ou les premiers signes de destruction de la demande, ont réussi à faire baisser les prix du gaz et renverser la tendance haussière des prix.
Les faits marquants du mois de mars 2022 : une Europe qui planifie sa sortie du gaz russe
Nous sommes le 5 avril. Qui dit début de mois, dit que nous remplaçons notre note de marché hebdomadaire par notre revue mensuelle.
Que s’est-il passé en mars ? Quelles actualités ont coloré le marché de l’énergie ?
- L’état financier de Nord Stream AG ;
- Poutine et l’effet boomerang des sanctions européennes ;
- L’Europe qui veut se sevrer du gaz russe tout en maintenant son économie à flot ;
- Les États-Unis prennent le relais en tant que fournisseur du gaz en Europe.
Nous revenons sur les faits qui ont marqué le mois.
Nord Stream 2 AG serait insolvable
La société, basée en Suisse, qui a construit le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, envisagerait de déposer une demande d’insolvabilité selon des sources anonymes.
Ce sont les sanctions et l’inexploitation du gazoduc qui seraient à l’origine de cela.
Les États-Unis avaient sanctionné Nord Stream 2 AG après la reconnaissance par la Russie de deux régions séparatistes dans l’est de l’Ukraine avant son invasion du pays. Cette première sanction avait provoqué une vague de sanctions économiques de la part de l’Occident.
Nord Stream 2 AG, est détenu par le géant gazier public russe Gazprom GAZP.MM. qui n’a d’ailleurs, jamais confirmé cela. Le ministre suisse de l’économie Guy Parmelin avait déclaré dans une interview accordée à RTS que tous les employés de Nord Stream AG, soit plus de 140 personnes, avaient été licenciés.
Poutine avertissait de l’effet boomerang des sanctions européennes
Vladimir Poutine avait déclaré le jeudi 10 mars 2022, que les sanctions imposées à son pays se retourneraient contre l’Occident, notamment sous la forme d’une hausse des prix des aliments et de l’énergie.
Selon Poutine, les sanctions occidentales sont autodestructrices. Ses déclarations avaient pour objectif de rassurer les Russes sur le fait que le pays peut résister à ce que Moscou appelle une « guerre économique » contre ses banques, ses entreprises et ses oligarques.
Un effet boomerang sur l’Europe
Poutine indiquait également dans ses déclarations que les sanctions à l’égard de la Russie se feraient sentir en Europe même s’il continue à respecter ses obligations contractuelles concernant l’exportation de son gaz.
La Russie a, cependant, interdit l’exportation de plus de 200 articles dans différents domaines tels que les télécommunications, les équipements médicaux, agricoles, technologiques…
Le président russe évoquait aussi des « conséquences négatives » sur les marchés alimentaires mondiaux dans la mesure où la Russie est une importante productrice d’engrais agricoles.
L’Europe jongle entre la préparation de son indépendance énergétique et son désir de « maîtriser » les hausses de prix
L’Europe veut sortir de sa dépendance à l’énergie fossile russe, elle pense et planifie des solutions alternatives tout en essayant de maintenir son économie à flot en ces temps de crise. Voici ce qui a été déclaré le mois précédent.
L’Espagne et le Portugal ont proposé puis renoncé à leur plafond sur les prix de l’électricité à 180 €/MWh
Jeudi 17 mars, la ministre espagnole de l’énergie et de l’environnement Teresa Ribera annonçait que l’Espagne et le Portugal proposaient de limiter les prix de gros de l’électricité à 180 €/MWh.
De son côté, le ministre portugais de l’Environnement, Joaos Matos Fernandes déclarait que les centrales au gaz naturel à cycle combiné dont le coût par MWh est supérieur à 180 euros, recevraient la différence. L’argent proviendrait du fond européen de compensation.
Cette proposition devait permettre au Portugal et à l’Espagne d’économiser jusqu’à 5,7 milliards d’euros chaque mois.
la proposition n’ayant pas obtenu une pleine adhésion des membres de l’UE, l’Espagne avait fini par y renoncer.
La Belgique déclarait accepter d’étendre deux centrales nucléaires au-delà de 2025
Les deux réacteurs Doel 4 et Tihange 3 continueront de fonctionner pendant encore dix ans alors que la Belgique avait misé en 2003 sur une élimination progressive de tous ses réacteurs d’ici 2025.
La Belgique tablait sur le gaz naturel pour remplacer le nucléaire mais c’était sans compter sur la volonté de l’UE de diminuer sa dépendance au gaz russe.
La France souhaite plafonner les prix du gaz dans l’UE et présentait son plan de résilience économique et sociale
La France tente de trouver les solutions les moins douloureuses possibles pour son énergie et son économie.
Au niveau européen :
Bruno Le Maire, ministre français des Finance, déclarait vendredi 18 mars, mettre la pression pour que les prix du gaz soient plafonnés pour renforcer les positions de négociation avec les producteurs. Les 27 états ne sont pas tous d’accords avec cela.
À l’échelle de la France :
Le Premier ministre Jean Castex présentait, mercredi 16 mars, le plan de résilience dont l’objet est de soutenir les ménages et entreprises mis en difficulté à la suite de la guerre en Ukraine. Ce plan a aussi pour but de présenter comment la France va progressivement sortir de sa dépendance au gaz russe. Retrouvez le détail des mesures liées à l’énergie dans cette note de marché. Voici les objectifs du plan :
- Renforcer le bouclier tarifaire pour les ménages et les petites entreprises ;
- Soutenir les entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent une part élevée des charges ;
- Éviter les faillites des entreprises affectées par le choc ;
- Renforcer la souveraineté énergétique.
Pour le moment, les points pratiques tel que la forme que prendront certaines aides n’ont pas encore été détaillés.