Électricité
Le BL CAL 2023 a ouvert lundi 14 mars au prix de 204,91 €/MWh pour fermer vendredi 18 mars à 190,91 €/MWh, soit une baisse de 6,83 %.
Le prix du CAL 2023 a commencé la semaine par une baisse de 4,23 % en passant de 204,91 à 196,24 €/MWh. Il rebondit mardi 15 mars puis ne fait que baisser à partir du mercredi.
La baisse des prix du gaz ainsi que les températures douces font baisser la consommation ainsi que les prix de l’électricité. Les prix carbone, quant à eux, oscillent entre 76,5 €/t et 80 €/t. Les négociants de ce marché portent toute leur attention sur les négociations en cours entre la Russie et l’Ukraine.
Gaz
Le prix TTF CAL 2023 a ouvert lundi 14 mars au prix de 71,92 €/MWh pour fermer vendredi 18 mars à 63,76 €/MWh, soit une baisse de 11,35 %.
Le début de la semaine dernière a été l’occasion d’une baisse de 8,23 %, passant de 71,92 €/MWh à 66 €/MWh. La baisse s’est poursuivie jusqu’à mercredi au prix de 60,50 €/MWh. Le prix a rebondi jeudi, passant à 62,69 €/MWh et vendredi, terminant la semaine à 63,76 €/MWh.
L’approvisionnement en gaz russe n’ayant pas été interrompu, les prix ont donc connu une baisse. La faible demande y est également pour quelque chose. La légère baisse de l’offre russe a été compensée par l’augmentation de celle norvégienne.
Drivers
Les faits marquants de la semaine
Le plan de résilience économique et sociale pour la France et une Europe qui court après son indépendance énergétique
Si d’un point de vue marché, la semaine du 14 mars a plutôt été calme, il n’en est rien pour l’actualité européenne.
La sortie du plan de résilience économique et sociale pour la France, l’avenir nucléaire en Belgique ou des propositions de plafonds de prix pour l’énergie en Europe, nous faisons le point sur l’actualité de la semaine précédente.
La France veut plafonner les prix du gaz dans l’Union Européenne
Alors que les factures d’énergie montent en flèche dans l’UE, la France fait actuellement pression pour que les prix du gaz soient plafonnés. L’idée derrière est de renforcer les positions de négociation avec les producteurs.
C’est ce qu’a déclaré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, mardi 18 mars. Seulement, les 27 états ne sont pas tous d’accords avec cela.
« C’est une intervention sur le marché qui déstabilise certains de nos partenaires européens, mais c’est une proposition que nous faisons avec le président pour plafonner les prix du gaz au niveau européen », a déclaré Le Maire.
L’Espagne et le Portugal proposent un plafond sur les prix de l’électricité à 180 €/MWh
Jeudi 17 mars, la ministre espagnole de l’énergie et de l’environnement Teresa Ribera a annoncé que l’Espagne et le Portugal proposent de limiter les prix de gros de l’électricité à 180 €/MWh.
De son côté, le ministre portugais de l’Environnement, Joaos Matos Fernandes a déclaré que les centrales au gaz naturel à cycle combiné dont le coût par MWh est supérieur à 180 euros, recevraient la différence. L’argent proviendrait du fond européen de compensation.
Cette proposition permettrait au Portugal et à l’Espagne d’économiser jusqu’à 5,7 milliards d’euros chaque mois.
La Belgique accepte d’étendre deux centrales nucléaires au-delà de 2025
« Tout le monde sait qu’il y a une guerre en Europe… nous choisissons la certitude en période d’incertitude », a déclaré le premier ministre belge Alexander De Croo.
Les deux réacteurs Doel 4 et Tihange 3 continueront donc de fonctionner pendant encore dix ans alors que la Belgique avait misé en 2003 sur une élimination progressive de tous ses réacteurs d’ici 2025.
La Belgique tablait sur le gaz naturel pour remplacer le nucléaire mais c’était sans compter sur la volonté de l’UE de diminuer sa dépendance au gaz russe.
La France a sorti son plan de résilience économique et sociale
Le premier ministre français Jean Castex a présenté mercredi 16 mars, le plan de résilience dont l’objet est de soutenir les ménages et entreprises mis en difficulté à la suite de la guerre en Ukraine. Nous vous détaillons ici les mesures liées à l’énergie.
Renforcer le bouclier tarifaire pour les ménages et les petites entreprises :
- Blocage des tarifs du gaz étendu aux ménages résidant en copropriété ou logement social et prolongation jusqu’à fin 2022.
- Blocage des tarifs de l’électricité en 2021 et hausse fixée à 4 % maximum en 2022.
- Chèque énergie exceptionnel de 100 € pour 5,8 millions de ménages modestes en décembre 2021 : ce chèque s’ajoute au chèque énergie déjà versé au printemps 2021. Il s’ajoute également à celui qui sera versé en avril 2022.
- Versement d’une indemnité inflation de 100 € à destination de 38 millions de français fin 2021 et début 2022 pour faire face à la hausse du prix des carburants.
- Revalorisation du barème kilométrique de 10 % pour l’imposition des revenus de l’année 2021 pour tenir compte de la hausse des prix des carburants en 2021.
- Remise de 15 centimes HT/l sur le carburant entre le 1er avril et le 31 juillet pour tous les ménages et entreprises.
Soutenir les entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent une part élevée des charges :
L’Etat français créé une mesure temporaire et d’urgence plafonnée sous la forme de subventions. Cette aide bénéficiera aux entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent au moins 3 % du chiffre d’affaires, et du fait du renchérissement de leurs dépenses en énergie, deviendraient déficitaires en 2022. Cette aide est donnée sans condition de taille ou de secteur et prendra à sa charge la moitié du surplus de dépenses énergétiques, leur permettant ainsi de réduire leurs pertes dans la limite de 80 %. Plafonnée à 25 M€, cette mesure sera mise en œuvre de mars à décembre 2022.
Éviter les faillites des entreprises affectées par le choc :
- Le Prêt Garanti par l’État (PGE) continuera d’être disponible pour toutes les entreprises éligibles et quelque soit le motif jusqu’au 30 juin 2022. Pour les entreprises particulièrement touchées, le gouvernement relèvera le montant du PGE jusqu’à 35 % du chiffre d’affaires, contre 25 % normalement.
- Le prêt croissance industrie s’ouvre aux entreprises du BTP qui rencontrent des difficultés à s’approvisionner et ont par conséquent des difficultés temporaires de trésorerie.
- Les prêts bonifiés de l’État se poursuivent jusqu’à la fin de l’année 2022 (fin initialement prévue en juin). Ces prêts s’adressent aux entreprises qui ne peuvent bénéficier de solutions bancaires de marché ou d’un PGE. Il s’agit de cas particuliers dont l’issue ne semble être qu’un redressement économique.
- Les possibilités de recours à l’Activité Partielle de Longue Durée sont prolongées. Cette mesure est une réponse aux entreprises ayant des difficultés d’approvisionnement ou d’exportation (conflit en Ukraine) et sont contraintes de réduire leur activité.
- Le recours au report de facilités de paiement des obligations sociales et fiscales sera… facilité. La DGFiP, URSSAF et la MSA ou les conseillers départementaux de sortie de crise sont les structures ou individus vers qui se tourner pour les entreprises en difficulté par le prix de l’énergie.
Renforcer la souveraineté énergétique :
- Sécurisation des stockages et renforcement des capacités d’importation de GNL pour l’hiver prochain.
- Développement des énergies décarbonées telles que l’augmentation de la production de biométhane et d’électricité décarbonée. Le but ? Utiliser moins de gaz pour produire de l’électricité.
- Accélération de la transition vers la voiture électrique avec les aides à l’investissement ainsi que les aides à l’installation et au raccordements d’infrastructures de recharge (bonus écologique de 6000 € jusqu’au 1er juillet et les modalités de l’éco-PTZ dans les zones à faible émission bientôt publiées).
- Rénovation énergétique des logements avec de meilleures aides à la rénovation énergétique pour les ménages les plus modestes (remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur ou des chaudières biomasse). Du 15 avril jusqu’à la fin de l’année 2022, l’aide MaPrimeRénov’ sera accordée pour l’installation d’un système de chauffage vertueux sera accrue de 1000 €. La fin d’année connaitra une campagne de communication de grande ampleur ciblée sur les économies d’énergie et la rénovation thermique.
- Mise en œuvre du volet de décarbonation de l’industrie de France 2030 et tous ses leviers permettant d’accélérer la réalisation de projets de rénovation énergétique et de décarbonation. Une fois terminés, ces projets permettront de réduire de 7 % la consommation de gaz de l’industrie et de 5 % la consommation énergétique de l’immobilier de l’État par exemple.
- Mise en place d’un plan de réduction de la consommation dans les bâtiments de l’État pour baisser la température de chauffe de 1°C. Un investissement de 50 M€ sera effectué pour des opérations à gains énergétiques rapides.